Mécaniques du chaos, de Daniel Rondeau, publié en août chez Grasset, a reçu le Grand prix du roman de l’Académie française, jeudi 26 octobre. Absent de la première sélection, Daniel Rondeau avait rejoint la liste des titres en lice pour la deuxième sélection. Il l'a remporté par 13 voix contre 12 pour Yannick Haenel et 1 pour Louis-Philippe Dalembert.
L'académicien Amin Maalouf a salué, lors de la remise du prix, ce roman
"qui tisse les évènements du monde d'une manière habile et subtile". De son côté, Hélène Carrère d'Encausse, également académicienne et membre de la Commission du Grand prix de l'Académie française, a mis en avant
"l'extrême modernité" de l'ouvrage de Daniel Rondeau, un roman
"qui bouscule parce qu'il laisse de côté les histoires de chacun".
Encore en lice pour le
Renaudot, dont la troisième sélection sera dévoilée le 31 octobre, le roman relate le destin de plusieurs personnages : Habiba, adolescente somalienne rescapée d'un naufrage sur les côtes maltaises, Grimaud, archéologue français, qui feint de s'engager dans un trafic d'œuvres d'art en Libye, Harry, jeune orphelin et informateur au sein des cités d'une banlieue parisienne pour le compte de Patron M'Bilal, ou encore Levent, en mission pour les services secrets turcs à Kobané.
Mécaniques du chaos est "
un roman d’une folle ambition, dont le but, au final, n’est rien de moins que de rendre compte de notre époque en folie, de faire entrer le monde réel dans un parallélépipède de papier, comme un bateau dans une bouteille jetée à la mer", commente Jean-Claude Perrier, dans son avant-critique publiée le 30 juin dans
Livres Hebdo n°1136.
Né en 1948 à Mesnil-sur-Oger (Marne), Daniel Rondeau a été ambassadeur à Malte, délégué permanent de la France auprès de l’Unesco, journaliste et éditeur chez Robert Laffont pour qui il a dirigé la collection "Bouquins" de 2004 à 2008. Romancier, Daniel Rondeau a publié plus d’une trentaine d’ouvrages comme
L’enthousiasme (Quai Voltaire, 1988, récompensé par le prix du Roman populiste) ou encore
Alexandrie (NIL, 1997, lauréat du prix des Deux Magots l’année suivante). Il a aussi été lauréat du Grand prix de littérature Paul Morand 1998 pour l’ensemble de son œuvre.
L’année dernière, le Grand prix du roman de l’Académie française avait récompensé Adélaïde de Clermont-Tonnerre pour
Le dernier des nôtres (Grasset).