7 mai > premier roman France

Le narrateur du premier roman de Salomon de Izarra est perdu. Ce garçon de 25 ans du nom de Nathaniel Nordnight est second à bord du Providence. L’un des plus gros baleiniers de Norvège, un navire fait principalement d’acier et non de bois. Commandé par le massif capitaine Eddy Sogarvans, le Providence est parti en mer le 12 septembre 1927 de Hangesung.

Au quatrième jour de la traversée, une tempête d’envergure a fait rage. Partout, ce n’était que vagues et éclairs. Il a fallu lutter contre "les éléments en folie". Une tétanie et une crise de nerf chez des membres de l’équipage, pourtant des gaillards robustes. Dès lors, le Providence s’est trouvé tout entier entouré de glace, prisonnier de la brume. Comme s’il était entré "dans le royaume de l’impossible, du funeste et de la perdition".

Le capitaine a aussitôt ordonné de rationner la nourriture et l’eau potable. Il s’agit d’éviter les tensions, les cauchemars. En vain. Les hommes restent en permanence sur le qui-vive alors que Nathaniel note dans son journal qu’il essaye d’aider de son mieux à "créer une apparence de normalité à bord". Le pire, ce n’est rien de le dire, est à venir. Avec le cannibalisme et la folie…

Né en 1989, Salomon de Izarra signe un coup d’essai littéraire des plus surprenants. Nous sommes tous morts avance pas à pas vers les ténèbres et le naufrage. Le jeune débutant, qui cite London, Lovecraft et Stevenson parmi ses influences, a le sens du gothique, du fantastique. Il impressionne avec sa manière de ménager ses effets, de ferrer ses lecteurs, qui le suivent d’un bout à l’autre avec un rare effroi. Un nom à retenir. Al. F.

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