Very sorry and sad to say it's true. I'll be offline for a while. Love to all. pic.twitter.com/Kh2fq3tf9m
— Duncan Jones (@ManMadeMoon) 11 Janvier 2016
Space Oddity, Starman, Life on Mars, Sound and Vision, Heroes, Ashes to Ashes, Let's Dance, China Girl, Modern Love... autant de tubes musicaux qui ont traversé les décennies, et sont devenus si marquants que ses chansons sont au générique de plus de 200 films. David Bowie fut d'ailleurs, aussi, acteur, notamment dans Les Prédateurs, Furyo, La dernière tentation du Christ, Arthur et les Minimoys et Le Prestige.
Un million de visiteurs pour l'exposition inaugurale de la Philarmonie
Son influence dans la culture contemporaine, sa place singulière dans le panthéon du rock, sa personnalité ambivalente et son don pour le marketing l'ont rendu légendaire de son vivant. Il venait de sortir son dernier album, Blackstar, et d'écrire sa première pièce de théâtre, Lazarus.
Des yeux vairons et 100 livres à lire
David Robert Jones est né le 8 janvier 1947 dans une famille modeste de Brixton, un quartier populaire du sud de Londres. A seize ans, lors d'une bagarre, son oeil gauche est gravement endommagé. Il gardera une pupille constamment dilatée créant l'impression bizarre qu'il a des yeux de couleur différente.
C'est à ce moment-là qu'il quitte l'école et commence sa carrière musicale. Le premier succès viendra en 1969 avec Space Oddity, une balade devenue mythique sur l'histoire de Major Tom, un astronaute qui se perd dans l'espace. Le chanteur et compositeur bâti alors sa carrière sur des réincarnations successives, à travers les personnages de Ziggy Stardust, Aladdin Sane, ou du Thin White Duke, était un touche-à-tout visionnaire qui aura influencé des générations d'artistes.
Aussi à l'aise avec Beckett et Nietzsche qu'avec ses amis Lou Reed ou Iggy Pop, il a passé sa vie à expérimenter de nombreux genres musicaux, avec des fréquentes incursions dans le cinéma, le théâtre, la mode ou la peinture. Il continue à inspirer à la fois la ménagère qui fredonne ses airs au supermarché et le jeune rebelle qui revisite son look androgyne et trouble des années 1970. Il y a deux ans, il avait même livré sa liste des 100 livres à lire au journal The Guardian, qui comprenait des livres de Martin Amis, Ian McEwan, George Orwell, Anthony Burgess, Jack Kerouac, ou encore Yukio Mishima.
Beau oui comme Bowie
Son succès se mesure au nombre d'albums vendus, plus de 140 millions, ou à travers l'influence qu'il continue à exercer sur ses collègues, de Lady Gaga à Placebo ou Blur.
Parmi les autres livres qui ont essayer de décoder l'énigme Bowie citons David Bowie et le rock dandy de Loïc Picaud (Hors Collection, 2007), David Bowie : Du provocateur au séducteur ultramoderne, de Pierre Robin (B. Giovanangeli, 2005), David Bowie : Le phénomène Ziggy Stardust et autres essais, de Enrique Seknadje (Camion blanc, 2009), David Bowie - Any Day Now - Les années Londres 1947-1974, de Kevin Cann (Naïve, 2013), Allô Bowie ? C'est David ! : abécédaire de Laurent Rieppi (Lamiroy, 2013), David Bowie de Mike Evans (Gründ, 2013), David Bowie : l'avant-garde pop de Matthieu Thibault (Mot et le reste, 2013)...
Yves Simon dans La manufacture des rêves (Grasset, 2003) rappelait en préambule de son récit souvenir et hommage à la star britannique ces quelques paroles de Serge Gainsbourg dans Beau oui comme Bowie, chanté par Isabelle Adjani: "Mâle au féminin : Un peu d’Oscar Wilde / Un peu Dorian Gray / Quelques lueurs froides/ Et un air glacé…"