Décès de Jacques Dars, l'un des plus grands sinologues français

Extrait de la couverture des Carnets secrets de Li Yu

Décès de Jacques Dars, l'un des plus grands sinologues français

Le directeur de la prestigieuse collection "Connaissance de l'Orient" chez Gallimard avait traduit quelques uns des plus grands textes chinois.

Par Vincy Thomas
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 19h12

L'un des plus grands sinologues français, Jacques Dars, traducteur des textes fondamentaux de la littérature chinoise, est décédé le 28 décembre à Annecy à l'âge de 69 ans, a-t-on appris mardi 4 janvier auprès de ses proches.

érudit d'exception, docteur ès Lettres, chercheur au CNRS spécialiste de la Chine ancienne, directeur de la prestigieuse collection "Connaissance de l'Orient" chez Gallimard, il est considéré "comme le traducteur le plus inventif, le plus éblouissant, des grandes oeuvres classiques chinoises", a souligné à l'AFP André Velter, écrivain et poète, et son meilleur ami.

Il a notamment donné une version magistrale du roman-fleuve Au bord de l'eau publié d'emblée en deux volumes dans la Bibliothèque de la Pléiade.

L'unique trait de pinceau (Albin Michel) qu'il avait préfacé ou Comment lire un roman chinois (Picquier) sont quelques-uns des titres de son abondante bibliographie.

Il est également le traducteur de Aux portes de l'enfer : Récits fantastiques de la Chine ancienne (Gallimard), Randonnées aux sites sublimes (de Xiake Xu, Gallimard), Contes de la montagne sereine (Gallimard), Le pavillon des Parfums-Réunis (de Qu You, Gallimard), Des nouvelles de l'au-delà et Passe-temps d'un été à Luanyang (de Yun Ji, Gallimard), des Carnets Secrets de Li Yu, Un art du bonheur en Chine (Piquier) ou encore d'Au bord de l'eau (de Nai'an Shi, Gallimard).

Polyglotte, il parlait plus de vingt langues. Grand voyageur, Jacques Dars ressemblait à Wang Chong, ce lettré chinois qu'il présentait comme un "anticonformiste par vocation, esprit aussi original qu'intransigeant, qui sut jalousement préserver la liberté de penser pour lui, et souvent contre les autres".

Indifférent aux honneurs, Jacques Dars "fut sa vie durant un être hors-norme, facétieux et grave à l'image de ces vagabonds taoïstes qu'il aimait tant", poursuit André Velter.

Jacques Dars "possédait la culture chinoise sur le bout des doigts. C'était un très grand sinologue et un érudit époustouflant", a relevé de son côté Jean-Philippe Béja, autre spécialiste éminent de la Chine.
15.04 2015

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