Le romancier et éditeur Jacques Peuchmaurd est mort à Houdan le 21 octobre à l’âge de 92 ans. Grande figure des éditions Robert Laffont, il avait été l’un des bras droits du fondateur, Robert Laffont, et un éditeur reconnu, à qui l’on doit notamment le succès du groupe d'écrivains qui a été désigné sous le nom d'"Ecole de Brive".

Les romanciers Gilbert Bordes, Colette Laussac, Claude Michelet, Martine Marie Muller, Michel Peyramaure, Yves Portier-Réthoré, Christian Signol (parti chez Albin Michel) Jean-Guy Soumy, Denis Tillinac et Yves Viollier ont constitué, il y a quarante ans, cette "bande à Peuch", publiée chez Laffont et pilier de la Foire de Brive depuis sa création en 1973.

Né en 1923 à Clichy-sous-Bois, Jacques Peuchmaurd a fait des études d’histoire et de géographie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est journaliste en Allemagne pour le bulletin des Français envoyés au STO, puis, après guerre, devient critique pour la revue Arts. Il travaille aussi pour la radio, dans l’émission "Le club d’essai" avec Jean Tardieu et au "Masque et la plume" alors animé par Michel Polac. Il entre ensuite au service de presse des éditions Julliard, avant d’être engagé dans les années 50 par Robert Laffont.

Jacques Peuchmaurd a écrit six livres, tous parus chez Laffont et pour l'essentiel autobiographiques comme Le plein été (1958), Le soleil de Palicorna, pour lequel il a reçu le prix des libraires en 1965, La nuit allemande (1967), où il raconte Berlin où il se trouvait pendant les bombardements par les Alliés, Soleil cassé (1973) et Les vieilles blessures (1992) ; et un essai sur L’Ecole de Brive. Histoire familière et amicale en 1996.

Dans son livre Brut de décoffrage. Carnets, 1975-2015, paru le 17 septembre chez Laffont, l’écrivain Claude Michelet raconte ses premières rencontres avec lui :

"1975
29 janvier
Retour de Paris. Voyage éclair pour signer le service de presse de "J'ai choisi la terre". Passage place Saint-Sulpice dans la maison Laffont, sympa. Très bien reçu par Jacques Peuchmaurd que toute la Maison appelle "Peuche". J'ai eu le sentiment d'être accueilli en ami ; il est vrai que c'est lui qui voici bientôt deux ans, lors de la Foire du livre de Brive, m'a proposé d'écrire pour la nouvelle collection que lance Laffont : "Un homme et son métier"".

"1976
12 mars
Retour de Paris. Vu Peuche, je ne m'étais guère trompé sur son compte, dans le fond, sous ses allures de brute et ses outrances verbales, c'est un sentimental et ma réponse de l'autre jour, un peu sèche peut-être, l'a peiné. Bon, rideau."