Le 22 août, le groupe rhônalpin Decitre, qui compte déjà neuf succursales et figure au 7e rang du dernier classement Livres Hebdo des chaînes de librairies avec, en 2015, un chiffre d’affaires de 71 millions d’euros dont 62 millions avec le livre (1), ouvrira pour la première fois un magasin hors de son territoire d’origine. Il s’installe aux portes de Paris, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), au sein du centre commercial So Ouest.
Dans ce complexe de 53 000 m2 situé près de la porte d’Asnières, le nouveau point de vente de 850 m2 dupliquera le concept inauguré en 2012 avec la librairie Decitre Confluence, à Lyon, et, pour reprendre les termes d’un communiqué, "dédié au livre sous toutes ses formes". A côté des 60 000 références annoncées en livres papier, une offre numérique sera proposée par le groupe fondateur de Tea, la plateforme de distribution d’ebooks. Parrainé par l’auteur et psychanalyste Boris Cyrulnik, le point de vente sera inauguré le 14 septembre à l’occasion d’une soirée présentant la rentrée littéraire.
Interrogé par Livres Hebdo, le président de Decitre, Guillaume Decitre, explique laconiquement que son groupe cherchait depuis plusieurs années à s’installer en région parisienne, "où la densité de librairies est inférieure à la moyenne nationale. Si d’autres opportunités se présentent, nous y serons attentifs", ajoute-t-il. D’après le communiqué du groupe, "Decitre sort de sa région historique pour venir à la rencontre de ses lecteurs d’Ile-de-France, plus nombreux chaque année notamment grâce au déploiement de son site e-commerce et à son réseau de clients professionnels". Si ses confrères et concurrents voient surtout derrière cette ouverture francilienne un moyen pour le groupe d’augmenter encore sa capacité de réponse aux marchés publics hors du territoire rhônalpin, Guillaume Decitre assure que "ce n’est pas le sujet".
En attendant, à Levallois, Patrice Vannier, qui dirige Les Beaux Titres, seule librairie généraliste de la ville, manifeste un peu d’inquiétude. S’il a réagi en élargissant ses horaires, avec désormais une ouverture le lundi, il estime être positionné sur un créneau et dans un quartier différents, ce qui devrait, selon lui, limiter l’impact de cette nouvelle concurrence.
Clarisse Normand
(1) LH 1086, du 20.5.2016, p. 18.