Les misérables, ce ne sont pas seulement, en Inde, les dalits, hors castes, comme Ajay, le héros, né en 1985, fils de paysans de l'Uttar Pradesh ruinés, rackettés par des escrocs. Son père mort, sa sœur violée par des salauds, sa mère le vend et on l'emmène dans l'Himalaya, à Manali, où il va être le boy d'une nouvelle famille, des kshatriyas (guerriers), aubergistes plutôt sympas. Le garçon est travailleur, discret, débrouillard, et beau gosse. Il apprend à lire et écrire, ainsi que l'anglais. Il passe là huit années presque heureuses. Jusqu'à ce que son « nouveau père » meure dans un accident de voiture et qu'il soit chassé par son frère. Il retrouve un travail de saisonnier, entre la montagne et les plages de Goa. Et c'est en 2001, de retour dans l'Himalaya, qu'il va faire la connaissance de Sunny Wadia, un gosse de riche mafieux, pourri, débauché, violent, qui le prend à son service. Homme à tout faire, homme de main, assistant vite indispensable, Ajay va voir son destin basculer. Les misérables, ce sont aussi ceux qui exploitent les autres, se croient tout permis, au-dessus des lois. La journaliste indienne Deepti Kapoor, autrice d'Un mauvais garçon (Seuil, 2015), a vécu et travaillé longtemps à Delhi. C'est là principalement qu'elle situe l'action d'Age of Vice, un thriller façon Bollywood en trois volumes annoncés. Ça commence en 2004, par une tuerie, ça s'achève sur un massacre. C'est brutal, efficace, palpitant. Vite, la suite...
Age of Vice Traduit de l’anglais par Michèle Albaret-Maatsch
Robert Laffont
Tirage: 15 000 ex.
Prix: 24 € ; 592 p.
ISBN: 9782221251720