« C’est la continuité d’une affaire qui malmène Hachette Livre et ses salariés depuis un an. Nous ferons tout pour empêcher une cession de la partie internationale », lance Noëlle Genaivre, secrétaire du comité de groupe. « Si l’acquéreur respectait la pluralité d’opinion et la liberté de la presse, pourquoi pas… Mais quel intérêt à aller s’insérer chez Bolloré ? », glisse une autre source syndicale.
La prise de parole d'Arnaud Nourry remarquée
Dans les rangs d’Hachette Livre, et plus globalement du groupe Lagardère, le consensus perdure entre les organisations syndicales : un démantèlement de la seule entité rentable du groupe et une cession/fusion des activités éditoriales avec celles du concurrent Editis (Vivendi) serait catastrophique. D’autant qu’elle paraît de plus en plus probable. « Entre les grands patrons, il est toujours plus judicieux de ne pas se faire la guerre et de s’entendre, cela coûte toujours moins cher. Si Arnaud Nourry a pris la parole, c’est qu’il y a danger… », redoute Noëlle Genaivre.
Lors des vœux aux salariés en début d’année, Arnaud Nourry, à la tête d’Hachette, a en effet rassuré ses quelque 7000 salariés, indiquant qu’il ferait en sorte de ne rien céder. La semaine dernière, le P-DG de Lagardère publishing (qui comprend Hachette Livre, mais aussi les entités américaine, britannique et hispanophone) indiquait aux Echos qu’il ne laisserait « personne abîmer Hachette Livre ». « Tout mouvement proche du démantèlement m’est insupportable. Il n’y a aucune cohabitation possible entre nous et Editis, moins rentable, cela n’a pas de sens stratégique et c’est juridiquement impossible », lançait-il aussi. Au sein des maisons d'édition, les éditeurs rencontreraient déjà des difficultés au moment de signer des contrats. La perspective d'un rachat par Vivendi et la crainte de mouvements à la tête des maisons du groupe ne rassureraient pas plus les auteurs.