2 avril > Essai Grande-Bretagne

Newton, sa pomme et son système. On oublierait presque que ce qui a façonné la vision du monde du physicien de la grande révolution scientifique des XVIIe et XVIIIe siècles se trouve dans l’astrologie, l’ésotérisme et la religion. Dans ce long article paru en 1966 dans les Notes and Records of the Royal Society of London, les auteurs, James McGuire et Piyo Rattansi, mettent à jour les fondations newtoniennes et montrent que le rationnel s’accompagne souvent d’irrationnel.

Ainsi Newton croit lire dans les écrits des Anciens une anticipation de ses propres théories. Ces textes appelés "scholies" font partie intégrante de sa philosophie et n’en constituent pas une ornementation. Ce sont des annotations manuscrites aux Principia. On y voit apparaître le Newton "magicien" qui use de la même rigueur méthodologique. "Il partageait cette croyance, commune au XVIIe siècle, que les connaissances divines et humaines pouvaient être harmonisées et se soutenir l’une l’autre."

Newton veut montrer que la gravitation était connue des Anciens. Il discourt de Dieu dans le cadre de la philosophie naturelle, et dans cette philosophie naturelle la cause première s’appelle Dieu. Pour lui, "la structure réglée de l’univers doit s’accorder immédiatement avec une Providence divine agissant directement dans le monde".

Newton appartenait aux Platoniciens de Cambridge dont le but était de retrouver les vérités du monde révélées aux hommes de jadis par Dieu. Dans cet essai brillant, les auteurs expliquent que Newton ne fut ni le dernier des magiciens ni le premier des scientifiques, mais un philosophe de la nature inscrit pleinement dans l’esprit de son temps.

L. L.

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