La collection de Gallimard "Continents noirs" change d’allure à l’occasion de la parution le 9 mars de son centième titre, Maisons et royaumes de Marie-Thérèse Humbert. La nouvelle couverture conserve les couleurs de la précédente maquette, le rouge brun et le crème, "mais nous lui avons apporté une image plus construite, plus carrée", juge le directeur Jean-Noël Schifano. Depuis sa création en 2000, la couverture de cette collection, qui publie la littérature africaine, afro-européenne et diasporique, revêtait un fond blanc, devenu crème par la suite, sur lequel s’étalait une poignée de latérite, cette terre rouge brique. "Dans certains villages africains, lorsqu’un jeune s’émancipe, on fait couler avant son départ sur ses mains une poignée de poussière de cette roche qui sert aussi à construire les maisons. On rappelle au jeune de quoi sont faits ses fondements pour qu’il ne les oublie pas", ajoute le directeur de "Continents noirs". Ce dernier n’a pas compté le nombre de fois où il a expliqué ce choix artistique qui "n’a jamais été totalement compris", déplore-t-il. Alors, avec Antoine Gallimard, le P-DG de Madrigall, dans un souci de cohérence, il a "décidé de donner une nouvelle vigueur". Un résultat qui rappelle quelque peu au final l’habit de la "Blanche" par ses filets, et ses titres encadrés. "Cette forme carrée est la force de la maison Gallimard. Mais notre identité reste inchangée et la latérite, présente sous le sceau "Continents noirs", nous construit encore", conclut Jean-Noël Schifano.

Isabel Contreras