Cette semaine, ce sont 552 602 annonces de professionnels qui ont disparu du Bon Coin depuis l’application du nouveau barème tarifaire du site, affectant les détenteurs de “comptes pro” et de “boutiques pro”. Les annonces, jusque-là gratuites pour les professionnels, leur sont désormais facturées 3,60 euros pour deux mois de présence sur le site.

Des libraires d’occasion exerçeant tout ou partie de leur activité sur le site de petites annonces se trouvent ainsi pénalisés : “Le Bon Coin a sauvé mon activité, mais aujourd’hui elle va couler”, résume à l’AFP Phil Marso, propriétaire de la librairie Megacom-ik, Paris 5e,  qui réalise 80 % de son chiffre d’affaires via le site. “Si je ne trouve pas de solution, je vais être obligé de fermer d’ici à trois mois. Pour tenir, j’ai déjà vendu mon stock de livres à Chapitre.com”, explique-t-il.
 
Le Bon Coin, qui appartient au groupe de médias norvégien Schibsted, est le huitième site le plus consulté dans l’Hexagone, avec 20 millions de visiteurs uniques mensuels sur Web et les terminaux mobiles. Ce tournant dans sa politique commerciale a été d’autant plus mal ressenti qu’il a eu lieu juste avant la période des fêtes.
 
Face à ces critiques, Antoine Jouteau, directeur adjoint du Bon Coin, justifie cette décision par la nécessité de protéger les utilisateurs non professionnels : “Notre concept, c’est quand même d’être un site de particuliers, qui déposent plus de 90 % des annonces. Cette évolution va permettre aux professionnels d’avoir des produits de plus grande valeur sur le site.”
 
Si d’autres sites de vente en ligne pourraient profiter de l’occasion pour accueillir des professionnels, le libraire Phil Marso souligne que “la prépondérance du Bon Coin et son audience empêchent pour l’instant une telle migration”. De là à assister à un exode massif d’utilisateurs comme, il y a huit ans, celui d’eBay vers Le Bon Coin, il y a donc un pas.