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Une cyberattaque freine l’activité de plusieurs distributeurs

La plateforme logistique du groupe de distribution Prisme, située à Ris-Orangis (Ile-de-France). - Photo Olivier Dion

Une cyberattaque freine l’activité de plusieurs distributeurs

Le 19 août dernier, une attaque informatique ciblait la suite de logiciels de commerce Octave, qui héberge notamment les sites de plusieurs distributeurs, dont Pollen et Makassar, rendus depuis inaccessibles. Une déconvenue pour les libraires et les éditeurs, alors que vient de s’ouvrir la saison littéraire. Les distributeurs ont mis en place des solutions de contournement pour réduire l'impact des perturbations.

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Par Élodie Carreira
Créé le 27.08.2024 à 16h33

Alors que les premiers titres de la rentrée littéraire 2024 ont investi les rayons des librairies, certains éditeurs pourraient ne pas être en mesure d’approvisionner correctement les enseignes. En cause ? Une cyberattaque, lancée le 19 août dernier contre la suite de logiciels de commerce française Octave qui héberge certains sites de distributeurs de l’édition, à l’instar de Pollen et de Makassar. Ces derniers utilisaient notamment le système ERP (Enterprise resource planning) du prestataire, qui leur permet de gérer leur logistique quotidienne, des facturations aux expéditions, en passant par les préparations de commandes.

Éditeurs et libraires impactés

« Les attaquants ont mis une partie [du système d’information d’Octave] hors d’état de fonctionner en le chiffrant », a indiqué, dans un communiqué, la société concernée, dénonçant l’action d’un « rançongiciel », logiciel d’extorsion prenant en otage des données personnelles.  Parmi les clients touchés, huit distributeurs issus de l’édition dont Pollen, qui porte le catalogue d’environ 350 éditeurs indépendants et qui avait déjà été victime d’une attaque en juin dernier, le spécialiste de la bande dessinée Makassar, Nord Sud ou encore le toulousain Comptoir du Livre.

« La semaine dernière, nous étions dans l’impossibilité de préparer et de facturer les commandes, a détaillé auprès de Livres Hebdo Benoît Vaillant, patron de Pollen. Mais depuis vendredi, nous avons réussi à bricoler une solution de contournement ». « Les librairies peuvent donc désormais passer leurs commandes via Dilicom, simplement, elles ne trouveront pas de factures dans leurs cartons, mais des bons de livraisons », a-t-il ajouté, précisant que celles-ci seront rendues lorsque le système sera parfaitement remis en route, soit autour de « mi-septembre », a indiqué « informellement » Octave au distributeur.

Des facturations et des relevés de ventes impossibles

Le distributeur a d’ailleurs tenu informé, autant que faire se peut, les librairies, mais aussi le Syndicat de la librairie française (SLF), qui avait émis des inquiétudes au sujet des avoirs, ces modes de remboursement qui accompagnent les retours des ouvrages invendus. Tout comme la facturation, ces derniers seront remis lorsque la solution technologique sera remise sur pied. Pollen a également rassuré ses clients en indiquant que son système interne avait permis la sauvegarde de données comme les adresses logistiques, les articles, les grilles d’office ou encore les fichiers libraires. 

Les éditeurs avec lesquels Pollen collaborent (ActuSF, Double Ponctuation, Balivernes, Filigranes, Livres agités, Le Panseur…) continuent néanmoins d’avancer « à l’aveugle », privés, depuis l’attaque numérique, de Periscope, un outil permettant de suivre l’état des stocks en direct.

Un nouvel outil de gestion commun

À noter que l’outil de gestion Octave cessera son activité en 2025, et que Pollen, ainsi que les autres distributeurs affiliés jusque-là à la société digitale, ont travaillé conjointement, depuis 2021, à la mise en œuvre d’une solution ERP commune. La distribution des Belles Lettres s'est également investie dans le projet.

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