Les deux programmes de conférences précédant Francfort illustraient deux états de l’édition. D’un côté, Contec organisé par la Foire, qui remplaçait au pied levé TOC (Tools for Change, O’Reilly), a fait l’effort d’être plus européen, et d’exposer nombre de projets à peine lancés ou en devenir (plateforme Tolino en Allemagne, MO3T en France, financement de start-up). En ouverture, un improbable blogueur/expert allemand de l’Internet, qui démarrait le lendemain sa plateforme de lecture en streaming et d’autoédition, a laissé perplexe. Plus solide, le P-DG de l’éditeur américain Wiley, en pleine réorganisation, expliquait le dilemme des groupes attachés à la publication papier traditionnelle mais aussi pleinement lancés dans la diffusion numérique.

A la conférence Publishers Launch de la lettre d’informations américaine Publishers Marketplace, l’affaire était déjà tranchée : vue des Etats-Unis, la domination de la vente sur Internet et du livre numérique dans les pays anglophones est un fait acquis. Il s’agit maintenant de savoir quand les autres bassins linguistiques vont basculer sous la pression d’Amazon et de ses satellites. L’Allemagne était vue comme très prometteuse. Goodreads, réseau social spécialisé dans le livre, racheté au printemps par Amazon, est venu expliquer que près de la moitié de ses membres se trouvent hors des Etats-Unis. Idem pour les plateformes de publication Wattpad et Scribd, qui ont démarré à la frange du piratage, et viennent maintenant proposer leurs millions de lecteurs aux éditeurs du reste du monde. H. H.

18.10 2013

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