Le propriétaire assure ne plus pouvoir ouvrir ses librairies et préfère prendre des mesures de sauvegarde dès à présent. Une décision prise en connaissance de cause car il a déjà expérimenté ce type de situation en 2008/2009.
Au-delà de la conjoncture, Frédéric Dumas fait face à de nombreux problèmes structurels, dont l’éloignement de la métropole, les délais de livraisons qui s'étagent de 3 semaines à 2 mois et demi, les problèmes de trésorerie induits, l’absence de personnel formé, le faible niveau de développement économique et culturel du territoire et la concurrence déloyale exercée par certains libraires de métropole. Concernant ce dernier point, le libraire a notamment adressé un courrier au président de la région et au président de l’université de Guyane pour contester l’attribution du marché public de la bibliothèque universitaire à Decitre.
"L’économie locale a très concrètement besoin que ce type de marchés publics demeure en Guyane, assure Frédéric Dumas. Le marché public de la bibliothèque de l’UG représente 100000 euros par an pendant quatre ans; soit très précisément 1 libraire embauché dès le début du marché à 1600 euros nets par mois."
Depuis la fermeture d’Encrage, à Kourou il y a trois ans, La Cas’a bulles et Lettres d’Amazonie, qui réalisent 2,5 millions d’euros de chiffre d'affaires livre et emploient 12 salariés, sont aujourd’hui les deux dernières librairies indépendantes labellisées LIR de Guyane.