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Dossier Droit : coller à l'actualité

OLIVIER DION

Dossier Droit : coller à l'actualité

Partagé entre une dizaine d'éditeurs, le marché du livre de droit se maintient. Les éditeurs jouent sur la mise à jour de plus en plus fréquente de leurs ouvrages pour mieux accompagner l'actualité juridique ou judiciaire et rester compétitifs.

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Par Françoise Marmouyet
Créé le 03.09.2015 à 21h02 ,
Mis à jour le 04.09.2015 à 11h59

Sur un marché du livre fragilisé, le secteur du droit peut revendiquer une stabilité. "On note bien une baisse de la fréquentation au second semestre, mais le panier moyen se maintient", constate Isabelle Chaffanjon, de la librairie parisienne spécialisée LGDJ. La production en titres est restée stable en 2010, à 1 865 nouveautés et nouvelles éditions, d'après nos données Electre/Livres Hebdo. Le marché du droit, qui se répartit principalement entre les étudiants et les professionnels, est partagé par une dizaine d'éditeurs principaux. Seuls certains d'entre eux admettent une hausse importante de leur production.

"On note une baisse de la fréquentation au second semestre, mais le panier moyen se maintient." ISABELLE CHAFFANJON, LIBRAIRIE LGDJ- Photo OLIVIER DION

Chez Lextenso, propriétaire de LGDJ, Montchrestien, Gualino et la Gazette du Palais, on évoque un essor de 10 % en 2011. La maison a publié près de 350 ouvrages de droit en 2011, dont 200 à destination des étudiants. Chez LexisNexis, le directeur éditorial Guillaume Deroubaix revendique une production de 90 ouvrages en 2010 et avance une augmentation de la production de 20 %, surtout due au lancement de deux nouvelles collections. Mais les places sont chères pour les éditeurs et, face à la mine d'informations et aux multiples bases de données accessibles sur Internet, il leur faut trouver les moyens de faire la différence. C'est d'abord par un effort toujours croissant sur les mises à jour de leurs ouvrages qu'ils tentent de maintenir leurs ventes.

COURSE À LA MISE À JOUR

"Nous avons de fréquents retours des libraires, qui demandent une mise à jour de plus en plus rapide des ouvrages", explique Gwendoline Rousseau, responsable éditoriale du secteur droit chez Ellipses, qui s'adresse essentiellement aux étudiants. Il est vrai que, depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, les réformes dans le domaine ont été nombreuses. De celle de la garde à vue à celle des avoués, sans oublier, plus récemment, la question prioritaire de constitutionnalité. "C'est une matière extrêmement vivante, qui évolue de plus en plus vite, c'est pourquoi nous pratiquons une politique de mise à jour qui est aujourd'hui annuelle", décrit Guillaume Montégudet, directeur des éditions juridiques et du développement chez Wolters Kluwer France. Premier axe : intégrer le plus rapidement possible les changements dans les manuels. Chez Lextenso, l'un des best-sellers maison, Droit constitutionnel, de Bertrand Mathieu, président de l'Association française de droit constitutionnel et professeur à Paris-1, est annuellement révisé, comme tous les ouvrages dans cette matière, selon Emmanuelle Filiberti, directrice générale. "C'est une matière très vivante et très politique, qui évolue constamment", analyse-t-elle à son tour. Même son de cloche chez LexisNexis. Cette année, les 35 codes ont été remis à jour, suscitant une hausse mécanique de la production. "Les livres ont une durée de vie moins longue que par le passé, il est nécessaire de s'adapter", estime Guillaume Deroubaix, directeur éditorial. L'éditeur avance un chiffre d'affaires en légère progression.

Chez Dalloz aussi, on s'adapte. Dans la collection "Précis Dalloz", par exemple, le Droit des collectivités territoriales a subi quelques changements dans son édition 2011, afin d'y intégrer tous les points de la réforme engagée par Nicolas Sarkozy en 2008, et qui se poursuit jusqu'en 2014. Le Manuel de droit pénal et des procédures pénales a, lui, intégré la réforme de la garde à vue, qui impose la présence d'un avocat tout au long de la procédure. "Cette mise à jour permanente a un coût important pour les éditeurs, et cela implique des tirages moins importants que dans d'autres domaines", observe Gwendoline Rousseau pour Ellipses. La maison tire ses ouvrages de droit entre 1 200 et 2 500 exemplaires. Une politique également poursuivie par les éditions Lefebvre, spécialisées dans le marché professionnel : " Cette année, nous rééditons des ouvrages qui ont nécessité une mise à jour en fonction de l'actualité et des réformes", précise Anne Bonnefon, directrice marketing. Et de citer EIRL (entrepreneur individuel à responsabilité limitée), paru en mai ; La TVA immobilière après la réforme, qui sort en octobre, et L'auto-entrepreneur, prévu pour décembre. Les mises à jour permanentes provoquent cependant une hausse régulière des prix des manuels, selon la libraire Isabelle Chaffanjon.

EXPLORER DE NOUVELLES PISTES

Etre en phase avec l'actualité juridique suppose également de proposer des ouvrages nouveaux. "Il s'agit de traiter des thèmes qui nécessitent un éclaircissement, d'être le plus réactif possible", fait valoir Guillaume Montégudet chez Wolters Kluwer. Pour cette rentrée paraît La garde à vue : mode d'emploi. La garde à vue après la réforme est également attendu chez LexisNexis pour la fin de l'année 2011. La maison lance d'ailleurs deux nouvelles collections, dont l'une est dédiée à l'actualité juridique. Quatre nouveaux titres sont attendus d'ici à la fin de l'année. A l'automne y sera par exemple publié La réforme de la fiscalité du patrimoine, texte qui a été voté cet été. "Une demande pressante de la part des libraires et des clients", note Guillaume Deroubaix. Dans la collection des guides pratiques lancée en 2010, LexisNexis publie Le guide du procès civil en appel, qui intègre la suppression des avoués, ou encore Le guide des marchés publics, prévu pour la fin de l'année.

Chez Wolters Kluwer, d'autres thèmes sont explorés. "Nous souhaitons prendre le contre-pied du marché traditionnel, très occupé par Dalloz et LexisNexis par exemple, en misant à fond sur l'actualité et non sur la réédition", explique Guillaume Montégudet. La collection "Lamy axes droit", lancée en 2010, et qui compte à ce jour 37 titres, est ainsi étoffée de 30 titres en 2011. L'objectif : explorer des sujets qui s'imposent de plus en plus aux praticiens mais pour lesquels il n'existe encore que peu de littérature. L'an dernier, le groupe a sorti quelques titres sur le droit et l'environnement. "Certains de ces ouvrages n'ont pas fait des ventes extraordinaires, mais ça ne nous empêche pas de miser sur ce thème, qui sera forcément porteur dans les années à venir", précise l'éditeur. Cette année, la collection se penche sur la question des réseaux sociaux, avec Droit des marques sur Internet, prévu à la fin de l'année, ou encore Les réseaux sociaux sur Internet. "Les entreprises s'intéressent de plus en plus aux réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, sur lesquels des informations confidentielles peuvent être dévoilées", poursuit Guillaume Montégudet. Cet ouvrage est consacré aux enjeux juridiques liés aux réseaux sociaux : aspects de propriété intellectuelle, aspects pénaux et de droit des personnes. Il s'adresse aux professionnels : avocats et juristes d'entreprises, mais aussi aux hébergeurs de réseaux sociaux.

Le droit sur Internet est également abordé aux Puf, qui publient ces jours-ci un manuel, Droit de la communication dans la collection "Thémis". Cette collection s'enrichit d'une dizaine de nouveautés juridiques en cette rentrée. "Le droit existe dans ce domaine, mais il faut qu'une jurisprudence se mette en place", estime Guillaume Montégudet. Ces dernières années, les affaires de licenciement de salariés pour cause de dénigrement de leur entreprise sur Facebook se sont multipliées. Dernier exemple en date, le 20 mai dernier, trois employés de la SSII Alten ont été remerciés pour avoir critiqué sur leur profil des responsables du groupe.

Les professionnels intéressent aussi des éditeurs de tradition plus universitaire. Lextenso fait en 2011 une incursion notable du côté du public professionnel en développant sa collection "Les intégrales", la première lancée sous la bannière Lextenso éditions, dans laquelle 12 nouveaux titres sont parus ou programmés cette année, dont Les clauses dans les contrats d'affaires ou Assurance-vie et gestion du patrimoine. Un ouvrage sur la réforme du droit de l'arbitrage y est notamment attendu.

LE MARCHÉ ÉTUDIANT, UNE VALEUR SÛRE

Le marché étudiant reste toutefois une valeur sûre pour bon nombre d'éditeurs. Chez Dalloz, on souhaite asseoir ses positions auprès des premières années. La collection "A savoir", faite de petits fascicules au prix abordable (3 euros), est par exemple étoffée de titres comme Les grands articles du Code pénal ou La bioéthique. Dans cette même collection, La question prioritaire de constitutionnalité, paru en mars dernier, a bien fonctionné. Cette année, Dalloz s'intéresse particulièrement aux étudiants en master et aux chercheurs. "Les ouvrages qui leur sont proposés sont un peu plus chers, mais ils s'adressent aussi à de futurs praticiens, plus motivés et plus enclins à investir que les étudiants en première année", considère Hélène Hoch, responsable éditoriale. Une collection, "Traités Dalloz", a même été créée à destination de ce public. Le premier titre à y paraître est Le traité de droit administratif. Sur le volet étudiant, il s'agit également de trouver la niche. Dalloz prévoit enfin un ouvrage pour les étrangers qui étudient le droit en France, Le français juridique.

Ellipses n'est pas en reste : "Les étudiants recherchent le livre qui correspond à l'épreuve qu'ils devront passer à la fin du semestre. Pour les éditeurs, il s'agit d'identifier les épreuves qui n'ont pas encore donné lieu à des publications", explique Gwendoline Rousseau. Ainsi, Epreuve de droit des obligations au CRFPA (centre régional de formation à la profession d'avocat) s'est écoulé à 7 000 exemplaires et a été réédité en 2011. Ellipses s'est également lancé sur le marché de la capacité en droit, ce diplôme ouvert à des non-bacheliers, public pour lequel il y a peu de production. Il propose deux volumes : Ma première... et Ma deuxième année de capacité en droit. L'essentiel pour les éditeurs est d'être prescrits par les professeurs. Pour cela, il est souvent intéressant de publier des signatures reconnues. Le Droit des étrangers, écrit par Vincent Tchen, vice-président de la faculté de Versailles Saint-Quentin, a ainsi bénéficié d'une deuxième édition en août dernier.

LA PISTE DU GRAND PUBLIC

Ultime piste explorée par les éditeurs spécialisés, même si elle les place en concurrence avec des éditeurs de livres pratiques : celle du grand public. Elle intéresse aujourd'hui non seulement Prat (lire encadré p. 66) mais aussi Ellipses, qui cherche à s'affirmer sur ce marché avec la collection "100 questions-réponses sur...", dans laquelle Marre de vous faire avoir ? 100 questions-réponses pour connaître et défendre vos droits de consommateur, et 100 questions-réponses pour tout savoir sur le Pacs ont paru en juin dernier.

Par ailleurs, quelques éditeurs misent en 2011 sur des livres de fond. "On travaille à réintroduire des ouvrages de réflexion", indique Hélène Hoch, chez Dalloz. La maison a lancé une collection, "Le sens du droit", en décembre 2010, dans laquelle paraîtra La passion de la modération : d'Aristote à Nicolas Sarkozy, un ouvrage qui aborde l'aspect philosophique et politique de la matière. Prat présente également quelques beaux livres, catégorie peu représentée dans le secteur. Fin 2010 a paru Notaires, la plume et le sceau. Lextenso publie en octobre Le droit civil illustré, de Philippe Malaurie. Cent cinquante thèmes y seront déclinés, mis en images par le dessinateur de presse Philippe Delestre.

Le droit en chiffres

EXIT LITEC

Guillaume Deroubaix, directeur éditorial de la marque LexisNexis, qui remplace désormais Litec.- Photo OLIVIER DION

Depuis le mois de mai dernier, tous les codes et ouvrages Litec changent de nom. Ils sont désormais regroupés sous la marque unique LexisNexis Livres. "LexisNexis possède aujourd'hui une vraie notoriété dans le monde du droit. On sentait que les jeunes avaient du mal à comprendre que Litec, c'était LexisNexis", justifie Guillaume Deroubaix, directeur éditorial. Les trois gammes de la marque, universitaire, professionnelle et codes, sont concernées par cette transformation. "Ça nous permet également d'être plus lisibles et de mieux segmenter notre offre", poursuit-il.

Ce changement de marque conduit l'éditeur à rebaptiser deux de ses collections professionnelles. "Litec fiscal", une gamme qui a fourni plusieurs best-sellers, devient "Précis fiscal". Le nouveau nom va permettre l'unification de la collection autour de son titre phare, Le précis de fiscalité des entreprises de Maurice Cozian et Florence Deboissy, régulièrement réédité depuis 1970, et qui fait cette année encore l'objet d'une publication. La gamme "Litec professionnels" est, elle, rebaptisée "Droit & professionnels". Ce changement ne s'accompagne pas de nouveautés majeures, mais il permet de donner une nouvelle apparence à la gamme. C'est enfin une façon pour l'éditeur, très présent avec ses services en ligne, de renforcer et de développer son activité livre.

PRAT MISE SUR LE GRAND PUBLIC

Prat a beau être filiale du groupe d'édition professionnelle Reed Elsevier, qui détient notamment LexisNexis, ses ouvrages de droit, qui constituent la moitié de sa production annuelle de titres pratiques, sont tous destinés aux non-professionnels. Une soixantaine de nouveaux titres par an sont répartis entre les deux collections "Les codes pour tous" et "Les guides pour tous". "Nous ne faisons que du grand public, avec l'objectif de décrypter les règles du droit pour tous", précise Anne-Laure Marie, responsable éditoriale.

La demande est de plus en plus forte dans ce domaine, même si la concurrence en ligne est rude. Parmi les classiques de l'éditeur, la collection "Tous vos droits" est conçue comme une grande bibliothèque juridique. Plus de 1 000 modèles de lettres et de contrats, commercialisé avec CD-Rom, est un best-seller qui se vend à plusieurs milliers d'exemplaires par an, selon Anne-Laure Marie. Autre gamme phare, les "Guides juridiques pour tous", qui détaille en 24 titres des sujets précis comme les successions, les donations, les divorces ou encore les relations entre propriétaires et locataires (Propriétaires, locataires, qui paie quoi ?)... Autant de sujets parfois anxiogènes pour les particuliers. Dans cette collection, Prat réédite cette année Tutelle curatelle, pour le mettre à jour, la loi ayant changé il y a deux ans. Fin 2010, la maison a également publié Le guide de votre retraite après la réforme et Ma retraite, un cahier personnalisable dans lequel chacun peut faire soi-même ses calculs. Enfin, la reprise qui touchait le marché immobilier, avant que la crise du mois d'août ne vienne la remettre en cause, a conduit l'éditeur à programmer une réactualisation de La bible du propriétaire à l'automne.

Toujours plus Net

 

Alors que leurs bases de données sont numérisées depuis quelques années, les éditeurs de droit affinent leur offre dans ce domaine. LexisNexis et Wolters Kluwer France vont plus loin avec des ouvrages en format e-book.

 

"Nous avons mis en place un moteur de recherche sémantique. Il a fallu trouver le bon dosage pour satisfaire les non-documentalistes, habitués à Google, et les familiers des recherches booléennes." GUILLAUME MONTÉGUDET, WOLT- Photo OLIVIER DION

Chez Wolters Kluwer France, Guillaume Montégudet, éditeur de la marque Lamy, note qu'« il y a encore une forte demande de consommation papier chez les professionnels, notamment en ce qui concerne les codes et les revues, mais pour les sommes, le marché a depuis longtemps migré vers Internet". Premier constat : au sein d'un marché qui a en partie investi le numérique depuis quelques années, les éditeurs tentent de rendre leurs bases de données les plus efficaces possible. Dalloz a cette année refondu son site enseignant (1), en simplifiant la commande des ouvrages en ligne. Au printemps 2010, l'éditeur phare auprès des étudiants a également lancé une application sur iPhone, qui permet un accès à l'actualité juridique. Le contenu correspond à celui du site Dalloz actualité. Elle est gratuite, mais certaines rubriques, comme un lexique des termes juridiques ou des QCM (questionnaires à choix multiples), sont payantes. Depuis décembre 2010, 13 000 téléchargements ont été enregistrés.

De son côté, Lextenso met des ouvrages en vente sur l'Appel Store, les ouvrages Gualino et des manuels LGDS notamment, disponibles au format iPhone. La totalité de ses registres sont en ligne sur Lextenso.fr, et les nouvelles revues sont intégrées. Wolter Kluwers, dont une nouvelle version du site Lamyline (donnant lui aussi accès à l'intégralité des fonds de l'éditeur) a été mise en place en juin 2010, a affiné son offre. "Nous avons mis en place un moteur de recherche sémantique, et nous avons effectué un gros travail sur l'accès à l'information", détaille Guillaume Montégudet, directeur éditorial. Le but est de proposer une information la plus contextualisée possible. L'éditeur précise même avoir réintroduit les recherches boléennes sur le site, après réclamations de professionnels habitués à cette méthode : "Il a fallu trouver le bon dosage pour satisfaire les non-documentalistes, habitués à taper des mots clés dans Google, et les personnes familières des recherches booléennes", indique-t-il.

Parmi les éditeurs professionnels, les éditions Lefebvre misent entre autres sur le marché des notaires et des conseillers en gestion de patrimoine. Le fonds en ligne Solution notaires, constitué avec Dalloz et les Editions Législatives, deux autres filiales du groupe Lefebvre-Sarrut, donne accès à une sélection du fonds des trois maisons, notamment en matière immobilière, fiscale et patrimoniale. L'éditeur lance également le logiciel E Dixit pour les conseillers en gestion du patrimoine qui souhaitent évaluer la situation patrimoniale de leurs clients. Mais cette année, deux éditeurs vont plus loin en misant sur l'ebook. LexisNexis d'abord, précurseur de la numérisation des données juridiques. "Nous sommes numéro un de l'Internet juridique et fiscal. Cela fait cinq à six ans que la totalité de nos données sont numérisées", rappelle Guillaume Deroubaix. Cinq titres - deux codes et trois brochés, représentatifs de l'offre de la maison - sont lancés au format ebook : le Code du travail, le Code civil, Le droit des sociétés, Le précis fiscal, et Le droit judiciaire privé. "Il s'agit de tester le marché, il est nécessaire de nous positionner et aussi de comprendre. Dans un premier temps, on n'espère pas de ventes considérables, notamment tant que les étudiants ne sont pas encore équipés de tablettes tactiles", reconnaît le directeur éditorial.

LES FONDS LAMY AU FORMAT EBOOK

Wolter Kluwers France tente de son côté l'aventure en grand. Toutes les nouvelles parutions de la collection "Lamy axe droit", lancée en 2010, paraissent au format e-book. Trente ouvrages sont disponibles depuis la mi-septembre. La gamme sera étendue progressivement à l'ensemble de la collection, qui a pour vocation de coller à l'actualité juridique. Les nouveautés, au fur et à mesure de leur publication, seront elles aussi disponibles dans ce format. Une politique qui s'inscrit dans une stratégie globale de la filiale française du géant néerlandais. Wolters Kluwer France lance en effet une gamme inédite d'ebooks dans le domaine du droit, mais aussi celui de la santé, sous les marques Lamy et Lamarre. Cette offre sera progressivement étendue au domaine du management et des ressources humaines. Le groupe veut proposer à terme l'ensemble des nouveaux ouvrages de type monographie en format ebook.

"Nous devenons le premier éditeur sur le marché du livre juridique à proposer l'offre systématique de tous ses ouvrages dans ce format", se réjouit Guillaume Montégudet. La raison en est simple : les professionnels du droit semblent être friands des tablettes tactiles. "Le taux de progression de l'iPad est sidérant chez les avocats et les professionnels du droit", estime-t-il. Selon lui, et d'après une étude réalisée en interne, 12 % d'entre eux possèdent déjà un Ipad. Et ils seront 30 % d'ici à la fin 2012. "Le taux de pénétration de l'iPad est bien supérieur à celui du PC !" constate Guillaume Montégudet. Pour l'anecdote, lors de la présentation de l'iPad 2, Steve Jobs, le patron d'Apple, a même cité les avocats parmi les professionnels les plus friands de la tablette tactile.


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