Rachel Duc, directrice du parascolaire chez Hatier, l’avait pronostiqué. An II de la réforme du primaire et du collège, 2017 s’est montré plus clément envers les éditeurs de parascolaire. Mal démarrée, l’année a été sauvée par une bonne campagne de vacances et une rentrée des classes dynamique, lui permettant de s’achever sur une stabilité bienvenue. Avec 0,3 % de progression en valeur, selon GFK, le marché rompt ainsi avec plusieurs années de baisse et parvient même à réaliser une performance supérieure au marché global du livre, établi à - 1,1 %.
Porté par les nouvelles approches pédagogiques, comme la méthode Montessori qui a apporté une bouffée d’oxygène au secteur du soutien, qui bondit de 4,5 points, et le boom des premières lectures destinées aux élèves de CP, ce résultat est également le fruit de la capacité d’innovation des éditeurs. Formats différents, contenus revus à l’aune de pratiques davantage tournées vers l’image et le visuel, multiplication des schémas et des cartes mentales, réflexion autour de l’introduction de la manipulation dans les cahiers d’activités, "ces nouveaux apprentissages nous ont obligés à revoir notre manière de concevoir nos livres et à repenser nos contenus dans leur ensemble", reconnaît Carine Girac-Marinier, directrice du département périscolaire de Larousse. Obéissant à cette injonction, elle a opéré en 2017 une offensive sur la méthode Montessori, en lançant une gamme originale et fournie aux formats variés.
Devenu l’un des éditeurs référents sur le sujet, avec 32 % de parts de marché revendiquées, Larousse en poursuit en 2018 le déploiement. En janvier sont ainsi parus les quatre titres inauguraux de "Mes premières lectures Montessori", une collection de lecture débutante qui s’appuie sur les sons. "Immédiatement en rupture", souligne Carine Girac-Marinier, elle s’enrichira probablement de quatre autres histoires d’ici à la fin de l’année. Elle s’accompagne de trois cahiers ateliers tout-en-un portant sur les maths, le français et la découverte du monde et dont le principe repose surtout sur la manipulation. Au total, entre 12 et 15 références sont programmées, "un développement raisonné et raisonnable", estime l’éditrice, qui assure avoir entendu "l’avertissement des libraires signalant une offre déjà très fournie".
Pour autant, la veine Montessori continue d’alimenter les programmes éditoriaux en 2018. Absent sur le sujet en parascolaire pur, Hatier lance ainsi en mars "Mes premiers ateliers Montessori", 6 pochettes chargées de faire le lien entre l’école et la maison, et doublées de "conseils aux parents pour les accompagner et leur expliquer ce qu’est vraiment la méthode, une démarche qui marque l’identité d’Hatier", pointe Rachel Duc, directrice du parascolaire.
Ludo-éducatif
Stimulée par l’approche Montessori, la capacité d’innovation des éditeurs ne s’y cantonne cependant pas : neurosciences, autres approches alternatives comme la méthode de Singapour, ils font feu de tout bois pour concevoir des livres originaux qui cohabitent désormais avec les ouvrages plus traditionnels. "Nous innovons parce que cela correspond à une attente des parents, mais nous nous attachons aussi à capitaliser sur nos marques piliers. Leurs concepts forts et leurs formules avérées représentent une force clairement identifiée par les acheteurs, qui y sont fidèles", pointe Carola Strang, directrice du pôle découvertes et apprentissages de Nathan. Parallèlement à ses marques fortes, telles que T’choupi ou "Je comprends tout !", qu’elle continue de faire évoluer, la maison teste ainsi un nouveau format au primaire, "Mes cocottes pour réviser", publié en mai. Ludo-éducative, la série se veut "tout usage et tout terrain et permet d’entrer dans la révision par le jeu en apportant un format bien connu des enfants, les cocottes en papier", explique Monique Paillat, directrice éditoriale chez Nathan.
Un mois plus tard, et toujours dans le ludo-éducatif, Hatier laboure le champ de la manipulation avec les "Petites activités pour devenir grand" alors que Hachette Education se lance à la rentrée dans une nouvelle méthode globale d’apprentissage de lecture ne reposant pas prioritairement sur l’alphabet. Les livres sonores devraient faire appel, outre les sons, au mime, au toucher, à la vue, "bref, à tout le corps", promet Cécile Labro. Pour la concevoir, la directrice parascolaire et pédagogie de la maison a mené l’enquête auprès d’écoles et d’enseignants en France et à l’étranger "pour voir ce qu’il s’y pratiquait, notamment du côté des approches alternatives".
Instaurées en 2016 par Belin avec sa collection de lecture "Colibri", le parascolaire en direction des "dys" constitue une autre niche porteuse vers laquelle les éditeurs se dirigent. Emboîtant le pas de Belin, "preuve que le marché existe", estime Fabrice Bertocci, directeur marketing de la filiale d’Humensis, Hatier a commercialisé l’année dernière "Mon primaire facile", cinq titres tout-en-un pour accompagner les élèves souffrant de troubles dys. Rencontrant un "succès immédiat, notamment parce que aucun matériel n’existait encore sur le sujet, laissant les parents dans le bricolage", note Julia Rérolle, directrice marketing chez Hatier, la série sera déclinée au collège cette année. "Rester attentifs et innovants, et proposer des choses différentes est devenu absolument nécessaire aujourd’hui pour attirer l’attention des libraires et des acheteurs, et maintenir ainsi nos positions", martèle Julia Rérolle, qui annonce également dans les mois qui viennent une collection de lecture véritablement adaptée aux dys. Dans la même veine, mais plus ouverte sur l’appréhension des difficultés en général, "Nathan malin", lancée en 2017, s’enrichit de deux ouvrages consacrés aux nombres et à la rédaction en attendant la mise sur le marché d’une collection plus centrée sur les "dys". "Nous sommes entrés dans une dynamique non plus de remédiation mais de propositions d’outils pour surmonter les difficultés", témoigne Carola Strang.
Guerre des prix
Pas encore touchés par la vague "dys", les cahiers de vacances se colorent néanmoins cette année de la teinte Montessori. Après Larousse l’année dernière, Hachette Education lance le 11 avril trois ouvrages centrés sur le multisensoriel. Cécile Labro introduit aussi sur le segment des vacances les personnages de Sami et Julie, issus de la méthode de lecture phare de la maison, avec laquelle l’éditrice a ouvert le marché des toutes premières lectures. Axés autour du CP, les cahiers Sami et Julie mettent logiquement l’accent sur la lecture et proposeront une histoire inédite à détacher.
Plus globalement, sur ce segment à fort enjeu qui a subi en 2017 une guerre des prix, la bataille devrait être rude entre les éditeurs, qui doivent en outre affronter la présence d’un nouvel acteur. Arrivé discrètement en 2015 avec un seul titre, Auzou achève cette année la constitution de sa gamme ludo-éducative autour du Loup et disposera de sept cahiers, de la très petite section au CE2, très appréciés des bambins. Fort de son succès sur ce segment, l’éditeur jeunesse a d’ailleurs étendu la marque au soutien en publiant en janvier deux ardoises et un cahier annuel pour le CP, qui serviront de test.
Pour répliquer, les autres éditeurs comptent sur leur savoir-faire, leurs licences et leurs marques phares. Play Bac s’engage ainsi dans une refonte de ses "Incollables". Charte graphique rajeunie, packaging revu pour mieux montrer le concept sans avoir besoin de le déballer, agrandissement du format, fabrication plus qualitative, contenus remis à jour, "Les incollables" font peau neuve et gagnent une gamme saisonnière. Allégée en contenu et s’appuyant sur des quiz, la série de 9 titres, commercialisée en mai, est chargée d’aller attaquer le marché des petits prix et de servir de produit d’appel pour sa grande sœur.
Toujours porté par l’innovation, Bordas choisit de tester une nouvelle formule. A côté de "Prêt pour la rentrée !", dont la maquette sera retravaillée, la maison lance un cahier familial de révisions, "Défi vacances", où chaque double page proposera des défis aux enfants et aux parents, ainsi que des activités à réaliser avec toute la famille. "En donnant ainsi l’occasion aux enfants d’expliquer et de consolider auprès de leurs parents les connaissances tout justes révisées, on leur fournit une source de motivation supplémentaire tout en rendant ludique et participative l’épreuve du cahier de vacances", plaide Thomas Massin, directeur marketing de Bordas.
Autre segment sur lequel la bataille pourrait s’engager : la référence. Ultra dominé par "Bescherelle" et "Bled", le secteur voit arriver un nouvel entrant. Parti du constat que "ce qui existe roule sur de vieux concepts et ne répond plus aux évolutions de la langue ni aux enseignements actuels", Laurent Breton, directeur du pôle grand public de Magnard, a concocté un Grévisse du collège qui paraît en juin. Débutant avec les notions les plus évidentes pour aller vers les plus complexes, truffé d’illustrations, d’astuces mnémotechniques, de bulles littéraires, de schémas et de bilans visuels, l’ouvrage, réalisé par trois auteurs chevronnés en grammaire "obéit à ce principe nouveau en parascolaire : à chacun ses apprentissages. L’effort d’accessibilité a été colossal pour redonner goût et plaisir à la connaissance de la langue. C’est de la dentelle", s’enthousiasme l’éditeur. Cinq cents tableaux de conjugaison ainsi qu’un site fournissant 450 exercices supplémentaires complètent le concept. Toujours très secret, Laurent Breton annonce en outre de nouveaux projets, notamment sur le soutien, où la maison a souffert en 2017. Avec toutefois, comme ses confrères, la réforme du lycée en ligne de mire, une importante échéance qui donne à toutes les maisons de belles perspectives.
Le parascolaire en chiffres
La constance du technique
Pour animer un marché stable et rendre toujours plus compréhensible leur offre en librairie, les éditeurs d’ouvrages techniques et professionnels procèdent à des restructurations de leurs gammes.
Dans l’attente des réformes d’ampleur - celle des BTS commerciaux et administratifs à la rentrée prochaine ne devrait pas avoir d’impact sur le parascolaire avant 2019 tandis que celle du bac est annoncée à l’horizon 2021 -, le marché des filières techniques et professionnelles enregistre en 2017 une relative "constance", indique Pascale Atgé, directrice marketing du département technique et supérieur de Nathan. Cette stabilité cache pourtant une certaine "dureté", nuance Nathalie Théret, directrice générale de Foucher. "Même si les acteurs sont limités, la concurrence est vive, et la bataille rude pour conserver une visibilité en rayon et assurer du réassort." Une étape que Nathalie Théret, engagée depuis l’année dernière dans la relance du département parascolaire de la filiale d’Hatier, estime avoir réussi. L’éditrice annonce ainsi un gain de 6 points de parts de marché. "Aux yeux des libraires, Foucher est légitime sur ces segments et le marché a répondu présent à notre offre. Cela prouve bien que le besoin existe", analyse la directrice générale, qui consolide en 2018 ses nouvelles gammes lancées en 2017. Segmentées selon les filières, CAP, bac pro, bac technique et BTS, elles sont désormais abritées par la collection "Prépabac" d’Hatier. Mais la maison ne délaisse pas pour autant sa collection historique destinée aux BTS. Créée en 2012, "Le volum’" entame une cure de jouvence et se dotera d’une maquette en quadrichromie et d’un contenu moins dense et plus accessible, enrichi de visuels. Trois nouvelles éditions verront ainsi le jour sous cet habillage, dont, en juin, Institutions et acteurs de l’action sociale et Mise en œuvre des politiques sociales.
Même opération, mais de plus grande ampleur, chez Nathan. Entièrement refondue entre 2015 et 2016, la gamme "Réflexe" bénéficie cette fois-ci d’une "restructuration graphique qui vise à améliorer sa lisibilité et son repérage en librairie comme auprès des enseignants et des élèves", détaille Pascale Atgé. Chaque filière est désormais identifiée grâce à une couleur spécifique et les 80 titres de la collection s’organisent selon trois types d’ouvrages : des tout-en-un par niveaux, des fiches de cours et des guides pour préparer une épreuve, qui proposent en outre un accès à des contenus supplémentaires en ligne. Si une première salve de parution a été envoyée aux libraires en janvier, ils découvriront le gros des nouvelles éditions en mars.
Des classiques contemporains
Conséquence de la réforme du collège, les ventes d’œuvres classiques basculent progressivement vers les auteurs contemporains alors que le marché se tasse pour la deuxième année consécutive.
Les éditeurs l’espéraient de courte durée. Ils n’auront pas été exaucés. Le revers enregistré en 2016 sur le marché des classiques pédagogiques s’est poursuivi en 2017, dans une ampleur quasi identique, selon les estimations de l’institut GFK. L’année dernière, les ventes ont chuté de 3,6 points, contre 3,8 points en 2016. "Le marché ne va pas bien, reconnaît Cécile Labro, directrice parascolaire et pédagogie chez Hachette Education, qui, comme ses confrères, impute cette baisse à la réforme du collège entrée en vigueur à la rentrée 2016.
Meilleures ventes déboulonnées, report des achats sur des titres inattendus, collections plus marginales subitement plébiscitées à l’instar de "Classiques & contemporains. Bande dessinée" chez Magnard, "qui a progressé de 5 % alors qu’elle se maintenait jusque-là", indique Laurent Breton, directeur du pôle grand public de la maison, les nouveaux programmes ont effectivement désorganisé un marché jusque-là plutôt équilibré. "Mais c’est logique, analyse Laurent Breton. Face à la réforme, les enseignants ont changé automatiquement leurs prescriptions habituelles, se demandant si elles étaient conformes, et se sont réfugiés dans un premier temps sur le patrimoine absolu et sur les œuvres détaillées dans les manuels. A nous désormais de dénicher les bonnes nouveautés."
Redynamiser les classiques
De bons titres qui se trouvent davantage du côté des auteurs contemporains. En publiant La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé, Laurent Breton a réalisé en 2017 un "carton absolu". De la même façon, l’éditeur annonce avoir vu quadrupler les ventes de Fred Vargas ou d’Amélie Nothomb. "Les ouvrages médiévaux et certains grands classiques, tel L’avare de Molière, se sont effondrés", confirme Cécile Labro, pour qui "l’absence de contemporains au catalogue limite la possibilité de développement". Pour autant, "même s’il subit une érosion, le créneau des classiques reste encore fort, tempère Carine Girac-Marinier, directrice du département périscolaire de Larousse. L’étude en classe de ce genre d’œuvres ne peut s’arrêter." Une conviction que partage Isabelle Dubois. La directrice éditoriale non-fiction et classiques au Livre de poche veille ainsi à maintenir un équilibre entre contemporains et textes libres de droits au sein de sa collection "Les classiques pédago", et annonce la parution, parmi ses 6 références annuelles, du Rapport de Brodeck de Philippe Claudel (juin) à côté du Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo.
Pour redynamiser ces textes classiques, les éditeurs continuent le travail de modernisation de leurs éditions, rajeunissant leur traduction et ajoutant toujours plus de visuels et d’illustrations. Hatier développe en 2018 ses séries spéciales cinéma et théâtre de la collection "Classiques & Cie", qui complètent le texte littéraire d’extraits de scénarios et de vidéos, d’interviews ou d’ateliers théâtre. Hachette Education revoit entièrement l’édition des Mille et une nuits, soignant particulièrement le dossier pédagogique afin "d’expliciter et de donner les clés de cette œuvre délicate en 6e", précise Cécile Labro. Flammarion, qui termine cette année le réexamen de tous les titres de sa collection phare "Etonnants classiques", publie de son côté une nouvelle traduction de l’Odyssée (avril), également destinée aux 6es, "très illustrée et modernisée. Il s’agit vraiment de relancer ces classiques qui s’étaient empoussiérés eux-mêmes", indique Fleur d’Harcourt, directrice éditoriale chez Flammarion.
Atteindre les plus petits
Revisiter ces œuvres constitue une autre manière d’explorer les terres défrichées depuis un an et demi par Belin et Larousse avec leur collection s’adressant aux plus petits, et dont ils poursuivent activement le développement. A l’origine destinée au cycle 3, "Boussole" (Belin Education) s’ouvre en mars au cycle 2 (CP-CE1-CE2) avec cinq titres issus en majorité du catalogue jeunesse de la maison, alors que les "Petits classiques juniors Larousse", ex- "Poche Larousse", gagnent en février deux nouveaux titres de Michael Morpurgo, Beowulf et Sire Gauvain et le chevalier vert.
Parallèlement, Flammarion et Hatier remettent en avant deux collections "un peu délaissées durant la mise en conformité du reste du catalogue", explique Fleur d’Harcourt. Chez la filiale du groupe Madrigall, "Etonnantissimes", plutôt consacrée à la lecture à la maison, accueille un nouveau texte de Jean-Claude Grumberg en juin alors que "Œuvres & thèmes" chez Hatier bénéficie d’une refonte graphique visant, grâce, là encore, à l’introduction de visuels et d’illustrations, à "rendre accessible cette collection plus exigeante, destinée à la lecture plaisir et dont les ventes se tassent", détaille Rachel Duc, directrice du parascolaire chez Hatier.
Meilleures ventes : les vacances affirment leur hégémonie
Déjà largement dominant l’année dernière, le segment des cahiers de vacances entérine sa suprématie sur le classement GFK/Livres Hebdo des 50 meilleures ventes de parascolaire en 2017. Quarante titres relèvent des révisions estivales, soit deux de plus qu’en 2016. Si les positions des deux leaders restent stables - Hachette plaçant 17 références réparties entre les gammes Passeport, Jouer pour réviser et la licence Peppa Pig, et Nathan 14, ventilées entre "Nathan vacances" et T’choupi -, Magnard gagne du terrain en classant 7 cahiers, soit deux de plus que l’année dernière, grâce notamment à des prix très doux. Mais c’est Auzou qui crée la surprise en hissant au 48e rang Je rentre en CP avec Loup, le premier cahier lancé en 2015 par l’éditeur jeunesse pour tester le marché du parascolaire et qu’accompagnent désormais 6 titres, formant une gamme complète de la très petite section au CE2.
Seuls à pouvoir rivaliser, hormis l’indétrônable "Bescherelle", qui avec La conjugaison pour tous campe depuis des années sur la première marche du podium, les classiques pédagogiques encaissent donc un léger repli. Cinq œuvres intègrent le top en 2017, contre 7 en 2016. Symbole de la désorganisation de ce marché, Oscar et la dame rose d’Eric-Emmanuel Schmitt, longtemps meilleure vente du catalogue Magnard, sort du classement alors que Les fourberies de Scapin, publié en "Bibliocollège" chez Hachette Education, bondit de la 48e à la 23e place. Art de Yasmina Reza (38e) et Pauca meae de Victor Hugo (32e), tous deux chez Magnard, sont les seuls à maintenir leur position.