Comme un air de déjà-vu. Un rapide survol de la liste des 24 gros tirages du second semestre donne la couleur de la fin d'année en bande dessinée, bien familière : des piles d'Astérix, Blake et Mortimer, Largo Winch, Thorgal, Corto Maltese, Le Chat et autres Légendaires ou Undertaker vont dessiner un paysage bien encombré en librairie. Le marché de la bande dessinée est ainsi : tout le monde le trouve surchargé en fin d'année, mais tout le monde (ou presque) dégaine l'artillerie lourde entre la fin octobre et la fin novembre. Paradoxe du tsunami automnal, les séries éternelles sont aussi accompagnées de nouveautés alléchantes, qui devront se faire une place.
L'héritage franco-belge se perpétuera au-delà des « blockbusters ». Chez Dupuis, Spirou se voit décliné par Emile Bravo et par Flix, et Tif et Tondu brossés par Blutch. Au Lombard, Dubocu et Vasco (pour un 30e et dernier tome) accompagnent une reprise de Bruno Brazil par Laurent-Frédéric Bollée et Philippe Aymond. Chez Glénat, Captain Biceps renfile son costume, le culte Lone Sloane de Druillet renaît sous la plume de Xavier Cazaux-Zago et Dimitri Avramoglou, tandis que Sœur Marie-Thérèse de Maëster retrouvera le sourire grâce à Julien Solé. Chez Casterman, le Tueur reprend les armes, comme Blueberry chez Dargaud, par le prometteur duo Christophe Blain et Joann Sfar - qui sort aussi un nouveau Chat du rabbin. Ouf.
D'autres pointures seront de la fête de la rentrée. Zep et son deuxième Happy sex devraient réjouir Delcourt, aux -côtés du très attendu Les Indes fourbes d'Alain Ayroles et Juanjo Guarnido. Midam rapatrie chez Dupuis sa série Game over. Chez Futuropolis, Gibrat revient avec Mattéo. David B. enquête sur Le mort détective à L'Association, tandis que Fred Bernard et Loustal suivent la trace de Ô Bijou chez Casterman, éditeur qui publiera la conclusion de la série Lastman de Bastien Vivès, Balak et Michaël Sanlaville. Camille Jourdy proposera un album jeunesse chez Actes Sud, Les vermeilles. Au rayon patrimoine, Les Rêveurs rééditent Sur la route encore de Baru, les éditions de la Cerise exhument un Carlos Nine et Jorge Zentner inédit, L'amirale des mers du Sud. Cornélius poursuit son anthologie de Yoshiharu Tsuge, avec le recueil La vis.
Une rentrée très littéraire
Sans que cela doive surprendre, la rentrée BD suit le même mouvement que la rentrée littéraire avec en ligne de mire le sapin de Noël et les prix - ici, la sélection officielle du Festival d'Angoulême. La matière littéraire elle-même est aussi plus que jamais une valeur sûre sur laquelle les éditeurs s'appuient. Glénat va jusqu'à lancer la collection « Les grands classiques de la littérature en bande dessinée », avec des titres tels que Croc-Blanc, Les trois mousquetaires, ou 20 000 lieues sous les mers, compressés en 56 pages, dossier pédagogique inclus. La maison publiera par ailleurs un Macbeth, par Thomas Day et Guillaume Sorel, la suite de ses Conan, un Dracula par Georges Bess, ainsi que des versions Disney de Moby Dick ou de L'île au trésor. Delcourt aussi joue la carte littéraire avec Karoo par Bézian d'après Steve Tesich, Entrez dans la danse par Richard Guérineau d'après Jean Teulé, Cœur de ténèbres par Jean-Pierre Pécau et Benjamin Bachelier, librement inspiré de Joseph Conrad, et les suites de La horde du contrevent et A la recherche du temps perdu. Côté Soleil : Orgueil et préjugés, Trois contes de fantômes d'après Maupassant et Le vagabond des étoiles par Riff Reb's d'après Jack London.
Jungle continue à miser sur des romans notamment côté jeunesse, avec sa collection « Pépites » : Les misérables, Fils de sorcières d'après Pierre Bottero, et le tome 2 de La rivière à l'envers sont attendus. Mais aussi, les adaptations des succès 20, allée de la Danse et Complots à Versailles. En jeunesse encore, Rue de Sèvres poursuit ses adaptations du catalogue de sa maison mère, L'Ecole des loisirs, avec Lettres d'amour de 0 à 10 de Susie Morgenstern et Thomas Baas, et Sombres citrouilles de Malika Ferdjoukh et Nicolas Pitz.
Parmi les grands auteurs, Peter Kuper se confronte à Kafka chez Çà et là, et Guy Delisle dessine des rues et places trouvées chez Jean Echenoz, dans le curieux Ici ou ailleurs (L'Association). Après Camus, Jacques Ferrandez s'attaque à Giono, en adaptant chez Gallimard Le chant du monde, tandis que Catherine Meurisse s'empare du Delacroix d'Alexandre Dumas (Dargaud). Jean Dufaux et Jacques Terpant se lancent, eux, dans l'épique Nez de cuir, d'après Jean de la Varende (Futuropolis). Xavier Dorison et Delep revisitent Orwell avec Le château des animaux (Casterman), et Alex Baladi donne quant à lui sa libre interprétation de Robinson suisse (Atrabile). Des best-sellers contemporains sont également au menu : chez Michel Lafon, avec une version BD de Demain j'arrête ! de Gilles Legardinier, chez Casterman avec Dans les forêts de Sibérie de Sylvain Tesson, et aux Arènes/Demopolis avec Notre part des ténèbres de Gérard Mordillat. Presque Lune a acheté Liens de sang (Kindred en VO, récompensé aux Eisner Awards) d'après Octavia Butler. Et Sarbacane a choisi de transposer Seuls sont les indomptés d'Edward Abbey et le remarqué Dans la forêt de Jean Hegland.
La vie des autres
L'autre tendance qui se confirme année après année, ce sont les biographies ou « biopics ». Année Astérix oblige, on ne pourra passer à côté du Roman des Goscinny, par Catel chez Grasset. Au-delà, parmi les biographies annoncées, le monde des arts et des idées est plébiscité. Littérature d'abord, avec un Voltaire de Beuriot et Richelle chez Casterman (et aussi aux Arènes, avec le tome 2 de Voltaire amoureux de Clément Oubrerie), Les Zola chez Dargaud, alors que Glénat publiera L'affaire Zola, mais aussi Nanaqui (sur Antonin Artaud), Mishima par Patrick Weber et Li-Ann, et La mystérieuse affaire Agatha Christie. Chez Dupuis, Nine Antico et Grégoire Carlé racontent Il était deux fois Arthur, sur le poète-boxeur Cravan. Il sera plutôt question de musique chez Delcourt avec Ravel, un imaginaire musical, Elvis : ombre et lumière, Miles et Juliette et La boîte de petits pois sur la chanteuse GiedRé. Peinture, avec Francis Bacon au Chêne, un audacieux Léonard 2 Vinci par Stéphane Levallois chez Futuropolis, Soutine chez Steinkis et Tom Thomson chez Dargaud. Cinéma avec Chaplin en Amérique par Laurent Seksik et David François chez Rue de Sèvres, un autre Chaplin dans la série Les étoiles de l'histoire chez Dupuis (nouvelle collection biographique), Alfred Hitchcock chez Glénat et Tête d'épingle chez Presque Lune, sur l'acteur microcéphale star de Freaks de Tod Browning. Auxquels s'ajoute L'homme de la quatrième dimension, sur Rod Serling, le créateur de la fameuse série télé, par Koren Shadmi à La Boîte à bulles.
Définitivement ancrée dans le réel
Au contraire de la biographie, l'autobiographie, elle, marque le pas. Certains titres retiendront tout de même l'attention, tels que Solo, dans lequel Gilles Rochier revient sur la façon dont il a vécu les attentats de 2015 (Casterman), et Dans le même bateau, où Zelba raconte son Allemagne de l'Est natale et sa pratique de l'aviron (Futuropolis). Dans un style plus léger, Togui évoque son Algérie des années 1990 dans Nostalgeek (Bamboo), Chadia Chaïbi Loueslati se souvient de Nos vacances au bled (Marabulles) et Leni Malki met en images le parcours du youtubeur Jhon Rachid dans Comme on peut (Michel Lafon).
Après une forte poussée ces dernières années, la bande dessinée du réel - documentaire, reportage, témoignage, vulgarisation scientifique - s'est désormais inscrite dans le paysage et connaît des sorties régulières, mais moins massives. Pionnières, Les Arènes continuent avec Cervocomix (par Jean-François Marmion et Monsieur B.) et Verax (sur l'histoire de la surveillance électronique). La Boîte à bulles propose un nouveau Nicolas Wild (Mundo Disco) et Putain de vies, itinéraires de travailleuses du sexe. Cambourakis annonce Nous allons toutes bien (portraits des grands-mères sous le franquisme par Ana Penyas) et L'Internet de la haine (BD finlandaise sur le cyberharcèlement). La bande dessinée offre ainsi un large un champ d'expressions autour des sujets de société : on parle de Cannabis à La Pastèque, de passé nazi dans Cher Opa (Ici Même), de migrations dans Réfugiés à Berlin (Presque Lune) et Je suis au pays avec ma mère (Atrabile), de maternité et de sexisme dans Mamas et Les crocodiles sont toujours là (Casterman), et des comportements amoureux dans La rose la plus rouge s'épanouit de Liv Strömquist (Rackham).
Des collections bien ciblées
Fidèle à sa ligne, Steinkis creuse aussi le sillon de la bande dessinée du réel, avec Rouge passé (témoignage sur les Brigades rouges), Guerilla green (par Ophélie Damblé, qui milite pour l'agriculture urbaine, notamment sur Instagram), Prisonniers du passage (sur la zone d'attente des étrangers à Roissy), et Un bébé nommé désir (document à la première personne sur la maternité et la parentalité). Surtout, la maison s'associe à l'éditeur de littérature Les Escales pour créer une collection au nom limpide : « Témoins du monde ». Premiers documentaires en BD annoncés pour l'automne : Falloujah, ma campagne perdue, par Feurat Alani et Halim Mahmoudi, et Les filles du Kurdistan, par Mylène Sauloy et Clément Baloup.
Au chapitre des nouvelles collections, deux autres se rapprochent de sujets du réel. Bien-être et développement personnel seront au cœur de « Les nouvelles routes de soi » chez Glénat, en 2020. Et dans un registre plus léger, Marabulles lance « Power book for wonder girl », « une collection de filles qui parle aux filles dans une ambiance de sitcom au ton humoristique, décomplexé, un peu badass avec des vrais conseils ». Quatre albums d'ici à novembre, sur la maternité, le couple, la consommation et les réseaux sociaux.
Outre la mise en orbite par les éditions 2024 de livres jeunesse sous le label 4048, les deux autres lancements de collection marquants sont résolument orientés fiction, mention musclée, et donc plutôt à destination d'amateurs de BD convaincus. Les Humanoïdes associés débarquent avec « H1 », gros projet transatlantique de comics originaux. Fondé à la fois sur un univers super-héroïque partagé, dénommé « Ignition », et des one-shots de genre (polar, western, horreur), ce nouveau label a su attirer des signatures renommées, à l'image de Mark Waid. Les premiers comics sont parus aux Etats-Unis au printemps, avant d'atteindre l'Hexagone cet automne. Parallèlement, « Drakoo » devrait faire du bruit chez les fans de fantasy et de SF. Dirigée pour Bamboo par Christophe Arleston, la nouvelle collection devrait rappeler de bons souvenirs aux fans de la galaxie Lanfeust, tant dans les thèmes que dans l'esthétique. Pour explorer les différents registres de l'imaginaire au sein de séries en deux ou trois volumes, le scénariste a fait appel à de vieilles connaissances - Olivier Boiscommun, Claude Guth, Stéphane Créty -, mais aussi à des auteurs issus du roman ou de la télévision, tels Pierre Pevel ou Gabriel Katz. Trois séries seront lancées en septembre et en octobre.
Retour de la science-fiction
Cette résurgence de l'imaginaire est concomitante à une forte présence de livres de science-fiction, genre qui s'était un peu endormi durant dix ans et qui se régénère avec les sujets contemporains prégnants, tels le réchauffement climatique et la relance de la conquête spatiale. Coïncidence de planning ou signe des temps, Dargaud est en première ligne sur ce segment à la rentrée avec six titres : le tome 2 de Renaissance ; L'humain, par Diego Agrimbau et Lucas Varela, parlera des robots ; le recueil d'histoires courtes Univers !, par Albert Monteys, prendra un parti pris aventureux et léger ; tandis que Mécanique céleste (par Merwan), Tremen (par Pim Bos) et Soon (par Thomas Cadène et Benjamin Adam) entreront dans la catégorie post-apocalyptique. Ce registre happera également Grand océan (Cambourakis), La fange (Ici Même), les suites d'Epiphania, No war ou Le reste du monde (Casterman), mais aussi, avec un petit pas de côté, Espèces invasives et Jardin d'hiver chez Sarbacane. De technologies de pointe il sera question dans Optic squad (Rue de Sèvres), Préférence système (Denoël Graphic) ou Nathanaëlle (par Charles Berberian et Fred Beltran, chez Glénat). Et on parlera de voyages, stellaires dans Noô et Ratafia Delirium chez Glénat, temporels dans Time lost chez Soleil et la suite de Chronosquad chez Delcourt.
Au rayon imaginaire, il faudra également compter avec des œuvres oscillant entre fantastique et fantasy, telles que Le masque aux mille larmes et Une année sans Cthulhu (Dargaud), Le Nouveau Monde (Akileos), V-Girls (Soleil) et un nouveau DoggyBags chez Ankama. Ainsi qu'avec les bandes dessinées à destination d'un lectorat young adult tels Le mangeur -d'espoir chez Gallimard ou Darryl Ouvremonde chez Glénat. Des albums conçus comme des contes pour adultes grattent du côté de l'imaginaire pour mieux titiller des thèmes contemporains : Le boiseleur, par Hubert et Gaëlle Hersent (Soleil), Le repas des hyènes par Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag (Delcourt) ou Comment le roi a perdu la tête par Ville Ranta (Çà et là).
Ce tourbillon d'imaginaire ne cache pas des thématiques plutôt pessimistes. Mais le rayon humour, éternel paradoxe du marché BD, se maintient. S'il est souvent difficile pour l'humour adulte de sortir la tête de l'eau à côté des quelques séries tout public qui trustent les premières places des ventes (Les profs, Les blagues de Toto...), les collections « Pataquès » (Delcourt) ou « Glénaaarg ! », tout comme les -indépendants Même pas mal (Cacasratés, tome 2, d'Olivier Texier) ou -Rouquemoute (La grande aventure de Bouzard), perpétuent la tradition. Fluide Glacial lance les prometteurs Cher dictateur et Faut pas prendre les cons pour des gens - tout un -programme. Mais même dans l'humour, le désespérant présent rejaillit, en forme de constat navrant et d'ultimatum pour un autre avenir, avec 300 000 ans pour en arriver là de Grégory Jarry et Otto T., chez Flblb. Allez, souriez, c'est la rentrée.
Douze romans graphiques incontournables
Sélection de 12 titres qui, par leur sujet, leur graphisme et leur vision d'auteur, devraient marquer au-delà de la seule rentrée BD.
In waves
Dans ce premier album, l'Américain AJ Dungo raconte en parallèle son histoire d'amour avec une jeune femme rongée par le cancer et la naissance de la pratique du surf aux Etats-Unis. D'une grande maîtrise graphique et narrative, son récit fascine et bouleverse, en évitant tout pathos (Casterman, 21 août, 392 p., 23 €. Avant-critique dans LH 1221, du 7.6.2019, p. 55).
L'Argentine
Loin de Rork ou de Capricorne, Andreas cisèle un one-shot tout en tension, un thriller fantastique complexe, entre complot politique, secret de famille et téléportation. Du grand art, dans une mise en scène au style inimitable (Futuropolis, 21 août, 96 p., 18 €).
Seuls sont les indomptés
Max de Radiguès adapte le roman d'Edward Abbey, mettant en scène un type vivant comme un cow-boy dans l'Amérique des années 1950, un esprit résolument libre qui va déclencher l'ire des autorités. Jusqu'à l'absurde. Une histoire d'une grande modernité, dessinée d'une ligne claire aiguisée par le trop rare Hugo Piette (Sarbacane, 4 septembre, 176 p., 24 €).
Les deux vies de Pénélope
Peut-on travailler comme médecin humanitaire en zone de guerre et rentrer à la maison comme si de rien n'état ? Après David, les femmes et la mort et Salto, Judith Vanistendael continue de fouiller l'intime, la place de la famille et aussi de la politique dans le destin d'un individu. Portrait sobre et touchant d'une femme perdue entre deux eaux. (Le Lombard, 6 septembre, 160 p., 19,99 €. Avant--critique dans LH 1220, du 31.5.2019, p. 67).
Visa transit
Nicolas de Crécy revient avec le premier tome d'un diptyque autobiographique, narrant un voyage de jeunesse vers la Turquie, à bord d'une vieille Citroën. Entre poésie, road-trip introspectif et regard distancié sur le monde alors que le bloc de l'Est ne s'est pas encore fissuré et que le nuage de Tchernobyl peine à s'évaporer -(Gallimard, 11 septembre, 136 p., 22 €. Avant-critique dans LH 1228, du 30.8.2019).
Jim Curious - Voyage à travers la jungle
Après avoir visité les fonds marins, le héros de Matthias Picard se balade dans la forêt tropicale. Pour un nouveau voyage muet, onirique, tout public et avec lunettes 3D (2024, 11 septembre, 60 p., 19 €).
Formica
Fabcaro propose une « -tragédie en trois actes » qui démarre ainsi : lors d'une banale réunion de famille, tous se rendent compte qu'ils n'ont pas de sujet de discussion. On retrouve dans ses dialogues absurdes la touche Zaï zaï zaï zaï, mais avec une certaine gravité en plus (6 pieds sous terre, 19 septembre, 64 p., 13 €).
Penss et les plis du monde
Lauréat du Fauve d'or 2018 à Angoulême pour La saga de Grimr, Jérémie -Moreau revient avec un conte -philosophique au temps de la préhistoire, sur le rapport de l'homme à la nature, tout en couleurs directes. Forcément alléchant (Delcourt, 25 septembre, 332 p., 26 €).
Mécanique céleste
Dans une France post-apocalyptique, une cité agricole libre va jouer son avenir contre une puissante république militaire. Mais d'une drôle de façon : au ballon prisonnier ! Merwan mêle sport, SF et écologie dans un long roman graphique aux aquarelles vibrantes (Dargaud, 27 septembre, 240 p., 24,99 €).
Préférence système
En 2055, la mémoire -numérique est devenue trop volumineuse et des données doivent être supprimées. De plus, des androïdes sont -désormais capables de -porter les fœtus. C'est autour de cette double idée qu'Ugo Bienvenu tisse son feuilleton de SF, dans un style réaliste glaçant (Denoël Graphic, 4 octobre, 168 p., 23 €).
Dédales
Cornélius réussit un gros coup en publiant en exclusivité mondiale la nouvelle série de Charles Burns (au moins trois tomes), qui ne connaîtra une édition américaine que sous forme d'intégrale. Dédales se pose comme une réflexion sur les liens entre rêves, réalité et fiction, avec le cinéma fantastique en ligne d'horizon (Cornélius, 10 octobre, 64 p., 22,50 €).
Le vagabond des étoiles
Après Le loup des mers, Riff Reb's adapte de nouveau Jack London. Avec son dessin tout en contrastes, il transpose en deux tomes ce récit fantastique dénonçant le système carcéral de l'époque (Soleil, coll. « Noctambule », 23 octobre, 96 p., 17,95 €).