Ancien journaliste et enseignant, Toby Ball travaille désormais au Crime Against Children Research Center et au Family Research Laboratory de l’université du New Hampshire. Son premier roman noir, Les catacombes, arrive directement en poche chez 10/18 où on le présente comme un croisement « entre George Orwell, Dashiell Hammett et Franz Kafka ».
C’est avant tout à l’univers des pulps et des comics que l’on pense en entamant un voyage vers le passé, vers une Amérique du mitan des années 1930. Voici d’abord qu’entre en scène l’archiviste Arthur Puskis. Un homme myope, maigre et voûté à force de se pencher pour déchiffrer les cotes des dossiers dont il a la charge, dans une luminosité trop faible. Puskis œuvre aux « catacombes », dans les sous-sols de l’hôtel de ville, où sont conservées depuis plus d’un siècle les affaires traitées par la « Ville ». Il y est là depuis vingt-sept ans et n’a pas pris de vacances depuis dix-huit ans.
L’archiviste va avoir l’occasion de sortir de la routine, qui le fait aller de son bureau à son meublé au-dessus d’une boulangerie, pour solliciter un entretien privé avec le chef de la police. Aussi bizarre que cela puisse paraître, il a découvert deux dossiers identiques concernant un certain Reif DeGraffenreid. Sauf que les photographies jointes ne sont pas les mêmes… Ici, on croisera aussi Ethan Poole, un ancien joueur de football d’un mètre quatre-vingt-quinze pour un peu plus de cent dix kilos qui a ouvert une agence d’enquêtes et d’investigations, en tandem avec Clara qui a « une vision claire du bien et du mal ».
Le maire de la ville, Henry Le Rouge, lui, est un ancien boxeur professionnel qu’on dit arrogant et corrompu. Quant à Frank Frings, il s’agit d’un journaliste à La Gazette qui soigne ses maux de tête à la marijuana et fricote avec une chanteuse de jazz prénommée Nora… Tous tiennent parfaitement leur rôle, dirigés par un Toby Ball qui possède déjà un sens évident du décor, de l’ambiance et du suspense.
Al. F.