L es romans aussi peuvent être traités à la sauce DVD : avec le texte, on joint pour le même prix une batterie de bonus. C’est ce qui arrive au premier roman de Philippe Ulrich, un thriller très provocant intitulé Un délicieux carnage qui paraît le 7 mars chez Gutenberg. La toute jeune maison dirigée par Stephen Belfond va même plus loin. Alors que les opérations de lancement s’appuient généralement sur les médias traditionnels, celle du roman déjanté de Philippe Ulrich mise en très grande partie sur le Net. Deux sites lui sont dédiés (www.myspace.com et http://www.undelicieuxcarnage.com), permettant aux internautes d’entrer confortablement dans l’univers d’Albert le Dingue, héros inquiétant du roman, et de participer à un grand jeu d’aventures en ligne, de visionner des vidéos, de connaître en fait tous les goûts du tueur en série créé par Philippe Ulrich.

Une chaîne est également dédiée au « héros » de Philippe Ulrich, diffusée sur les mobiles Orange, avec bandes-vidéo, sonneries téléchargeables, jeux-concours. L’univers d’Albert le Dingue ressemble à s’y méprendre à celui de son auteur, arrivé dans l’écriture à la cinquantaine, après un parcours aussi riche que mouvementée. Il a obtenu un CAP de cuisinier, a déserté l’armée, a vécu dangereusement à Tahiti, à Los Angeles, en Suisse, a été concepteur de jeux vidéo et producteur de disques (on lui doit le retour d’Henri Salvador). Il participe bien sûr très activement au lancement particulier de ce premier roman, mis en place à 9 000 exemplaires. Le coût de la promotion, partagé entre l’auteur et l’éditeur, s’élève à 20 000 euros.