Les musées ont fait le plein cet été, les librairies aussi. Une saison pluvieuse a toujours un bon impact sur les ventes de livres : c’est rassurant de pouvoir le vérifier une nouvelle fois. L’activité a progressé de 2 % en juillet selon notre indicateur Livres Hebdo/I+C. La hausse atteint même 5,5 % en données corrigées des jours ouvrables. Seuls les hypermarchés restent en négatif à - 1 %. La hausse de chiffre d’affaires observée en juillet montre aussi que les lecteurs ont rattrapé ce mois-là les achats qu’ils n’avaient pas faits en juin. Sans surprise, les livres à petits prix, poches et occasion, ont eu la préférence, mais beaucoup de libraires ont vu revenir vers eux les gros lecteurs, qui font au début des vacances leurs achats de l’année. Une attitude qui corrobore les résultats de notre étude Ipsos/Livres Hebdo où une majorité des personnes interrogées évoque le manque de temps comme frein à la lecture.
Ces bons résultats estivaux arrivent à point nommé pour faire face à une rentrée qui s’annonce encore une fois compliquée. Tandis que les professionnels du livre restent perplexes devant les méthodes à mettre en œuvre pour tirer le meilleur parti de la révolution numérique, les ministres qui sont leurs interlocuteurs les plus proches, ceux de la Culture et de l’Education, changent une nouvelle fois. En pleine rentrée scolaire, la passation de témoin entre Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem est particulièrement spectaculaire.
Déstabilisés par le retard de la mise en place de la réforme de l’enseignement annoncée, les éditeurs scolaires vont pour le moins devoir subir aussi celui du "grand plan pour le numérique à l’école", cheval de bataille de l’ex-ministre de l’Economie Arnaud Montebourg.
Mais, heureusement, si l’école s’interroge sur le rôle du manuel traditionnel, les parents, eux, continuent de plébisciter le livre pour la jeunesse. C’est cette année un des rares secteurs de l’édition qui se porte bien et la créativité est toujours au rendez-vous, comme en témoigne notre dossier. Sujets originaux, nouvelles séries et nouveaux héros dopent la production qui trouve un allié de poids dans le cinéma. A l’image de Nos étoiles contraires, les adaptations - dont cette saison sera prodigue - drainent chaque fois un public plus nombreux vers le livre.