Editeurs Européens et Chinois confrontent à nouveau leur modèle numérique

Séminaire Europe-Chine à la Foire de Pékin © Fabrice Piault / LH

Editeurs Européens et Chinois confrontent à nouveau leur modèle numérique

Le séminaire bilatéral organisé pour la deuxième fois à l'initiative de l'Institut Français de Pékin au sein de la Beijing International Book Fair a fait ressortir des préoccupations communes.

Par Fabrice Piault
avec fp, de pékin Créé le 15.04.2015 à 21h52

Plus d'une centaine de personnes, en majorité de jeunes professionnels chinois de l'édition, ont participé, jeudi 29 août dans le cadre de la 20e Beijing International Book Fair (Foire internationale du livre de Pékin, BIBF), au séminaire Europe-Chine sur l'édition numérique coorganisé pour la deuxième année consécutive, à l'initiative de l'Institut français de Pékin, par l'Eunic (réseaux des instituts culturels nationaux de l'Union européenne) et le CNPIEC, organisateur de la Foire.

Déployé cette fois sur une journée complète, la réunion a donné lieu, entre information et confrontation d'expriences, à des interventions très concrètes de 15 éditeurs et spécialistes du numérique chinois, français, espagnol, britannique et polonais dont Daniel Cladera (Planeta), Xue Dejun (CNKI), Dan Franklin (Random House UK), Ding Sen (New Star Press), Loïc Roussel (Feedbooks) et Zhang Wei (China Telecom).

éviter «le massacre du texte original»


Au cours de la matinée Anne-Solange Noble (Gallimard), rejetant une approche purement technique de la négociation internationale des droits numériques a rappelé que vendre les droits d'un livre, qu'ils portent sur des versions imprimée ou numérique, supposait avant tout de «trouver un éditeur qui aime ce livre et puisse bien le promouvoir», ou encore de s'assurer de la qualité de la traduction afin d'éviter «le massacre du texte original».

S'inscrivant dans le même esprit, Liu Guangyu (China Renmin University Press) a observé que les auteurs chinois «ont été un peu refroidis par les conditions d'exploitation et la faible protection de leurs droits dans l'univers numérique. Nous sommes prêts à essayer, à tenter des expériences numériques, mais nous sommes très prudents», a-t-elle ajouté.

Tandis que Zhang Liping (ex-Cloudary) confirmait que la question du droit d'auteur dans le numérique constituait «un gros enjeu pour les Chinois», Li Lingling (Foreign Language Teaching and Research Press) plaidait, «dans un contexte de bradage du prix des livres numériques par Amazon», pour «un raccourcissement des durées de cession des droits numériques afin de préserver les intérêts des auteurs et des éditeurs».

"le numérique lance un défi aux éditeurs : mieux connaître et comprendre les clients"


Le juriste polonais Michal Siciarek a pour sa part procédé à un inventaire des 5 principales questions à se poser lors de l'établissement d'un contrat de cession, comme la nationalité de la loi applicable, le champ territorial de validité du contrat ou le statut de la traduction et du matériel promotionnel.

La table-ronde de l'après-midi a donné l'occasion à plusieurs acteurs de l'édition numérique de présenter leurs activités et leur stratégie, tels Zhao Chen (People's Literature Publishing House), qui a estimé que «le numérique concerne d'abord la littérature», Florent Souillot (Flammarion), pour qui «le numérique lance un défi aux éditeurs : mieux connaître et comprendre les clients», ou Yang Heifeng (360 buy's book distribution), qui a indiqué que sa société «offre les versions numériques aux acheteurs de livres imprimé afin de les habituer».

En prenant l'exemple de l'exploitation des personnages de Boule et Bill, qui passe, «à 360°», par le livre, la télévision, les DVD, les médias sociaux, les jeux vidéos, les licences, les romans jeunesse, les livres illustrés, les opérations humanitaires, les dictionnaires, les événements live et le cinéma, Laurent Duvault (Média Participations) a souligné que «la clé du succès est la reconnaissance par tous les biais».

15.04 2015

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