Edith Bruck a vécu le pire sans jamais perdre foi en l'humanité. Pourquoi ? Son traducteur René de Ceccatty continue à s'émerveiller de l'œuvre foisonnante de cette femme remarquable, dont la plume reflète notamment le « regard sur le mal dans le monde. Ses réflexions dépourvues de haine [sont à lire comme] un manuel de sagesse ». Doublement d'actualité, elle publie un recueil poétique et un livre étonnant sur son lien particulier avec le pape François. Ce dernier se dit « frappé par la force calme et lumineuse de cette dame. Elle était parvenue à trouver dans sa vie et son œuvre littéraire, différentes "lumières" dans un des abîmes les plus ténébreux de l'histoire de l'humanité. » Née dans un shtetl hongrois en 1931, elle a connu les camps de concentration, la perte des siens et la difficulté de trouver sa place après-guerre. « Sur quoi écrit un poète si ce n'est sur l'absence. Je regarde mon autre vie / j'étais née d'une mère qui priait / et d'un père qui jurait / tous les deux sont morts assassinés. » Une perte aussi insondable qu'irrémédiable. Aussi éprouve-t-elle le besoin de retourner à ce passé qui ne passera jamais. « Rebelle dès [son] enfance. En colère contre l'injustice du monde », elle pressent qu'« une fois grande, [elle] deviendra[...] poète ». Edith a merveilleusement tenu sa promesse en trouvant « la langue italienne qui est liberté, refuge. » Elle constitue une arme de survie, l'autre étant sa nature passionnée, amoureuse et résiliente. « Une mémoire vivante, voilà ce que j'avais devant les yeux », souligne le pape François face à « cette mince et élégante dame de 90 ans. » Il admire sa force intérieure, sa plume vibrante (son autobiographie Le pain perdu) et son travail de transmission scolaire. « Une seule goutte de bien est importante dans cette mer noire, une goutte de lumière. » Telle une petite fille, Edith se réjouit de sa venue et des discussions profondes qu'ils partagent, mais est-ce raisonnable pour une juive ? « Dieu est une recherche constante. Alors où est-il ? Où se cache-t-il ? En nous ? » En dépit de son âge, elle croit qu'une « vie ne suffit pas / puisqu'à la fin / on découvre / qu'on n'a rien compris / ni au monde / ni à l'homme. » Même si « la responsabilité / de tous les maux du monde / nous incombe », cette grande dame « assoiffée d'amour » trouve que « Paix reste un beau mot ».
La voix de la vie. Poèmes Traduit de l’italien par René de Ceccatty
Rivages
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 9,50 € ; 208 p.
ISBN: 9782743657895
C'est moi, François Traduit de l’italien par René de Ceccatty
Éditions du Sous-sol
Tirage: 12 000 ex.
Prix: 12 € ; 144 p.
ISBN: 9782364686953