Une demande motivée d’après l’intersyndical « au vu des résultats exceptionnels du groupe Editis, de son actionnaire Vivendi, des économies réalisées par le regroupement des effectifs sur le site du 92 avenue de France, de la dégradation des conditions de travail qui en découle, de l’investissement des salariés et du contexte dans lequel ces résultats ont été obtenus », d’après un courrier adressé à Michèle Benbunan, directrice générale d’Editis, en date du 28 octobre 2021. « Dans ce contexte de dégradation des conditions de travail et de forte baisse du pouvoir d’achat, les salariés attendent un geste fort de votre part et les organisations syndicales sont prêtes à mettre en œuvre tous les moyens de mobilisation pour les soutenir », peut-on aussi lire.
Vivendi : +8% de CA en 2021
Sur le troisième trimestre 2021, le premier depuis l’introduction en bourse d’Universal Music, la maison mère d’Editis, Vivendi, a réalisé un chiffre d’affaires meilleur qu’attendu à 2,476 milliards d’euros, en hausse de 14,1%, soit 7% de plus que les prévisions. La croissance a principalement été tirée par Canal+ et par l’agence de communication Havas. Editis est de son côté resté stable avec un léger repli de 0,8% à 230 millions d’euros. Sur le premier semestre, la branche édition du groupe Vivendi avait progressé de 42% par rapport à 2020 avec un chiffre d’affaires à 372 millions d’euros.
Après ces publications, l’analyste UBS prévoit pour le groupe de Vincent Bolloré un chiffre d’affaires de 9,4 milliards d’euros sur toute l’année 2021, soit une hausse de 8%. Une estimation qui ne tient toutefois pas compte de l’acquisition prévue du groupe Lagardère, encore sous réserve de validation par les différentes autorités de la concurrence. Si l’acquisition allait à son terme, « Lagardère représenterait environ 42% du chiffre d’affaires et environ 40% de l'EBIT de l'exercice 2023, avant toute synergie d'édition potentielle avec Editis ou tout scénario de vente potentielle des actifs de voyage de Lagardere (chiffre d'affaires de 4,2 milliards d'euros et EBIT récurrent de 152 millions d'euros avant Covid) », estime UBS.