Traditionnellement consacré à une activité moins connue que le vêtement ou les meubles, le salon annuel d’Emmaüs donnera, pour sa 18e édition le 25 juin, porte de Versailles à Paris, un grand coup de projecteur sur le livre. "Grâce à un mini salon du livre militant et à de multiples rencontres et débats avec une vingtaine d’auteurs, dont notre marraine Marie Desplechin, nous voulons rappeler aux gens que nous sommes la première librairie de livres d’occasion de France", signale Valérie Fayard, déléguée générale d’Emmaüs chargée de l’innovation et du développement. Avec 350 points de vente et 27 millions de livres collectés auprès des particuliers, le mouvement dégage 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel et occupe environ 400 libraires, de la collecte à la revente des ouvrages en passant par le tri. Comme pour le livre neuf, jeunesse, romans et policiers sont particulièrement prisés dans les librairies Emmaüs, tout comme "ce qui est lié à la nature et au bien-être, et, en Ariège, au paranormal et à l’ésotérisme", pointe Michel Frédérico, compagnon libraire à Pamiers qui a fait de son point de vente un endroit "cosy" que les gens fréquentent autant pour les bonnes affaires que pour les livres anciens et rares, et ses conseils avisés.
Toujours dans l’optique d’en accroître la visibilité, Emmaüs entreprend un travail de structuration de cette filière. Auparavant revendus à des organisations tierces, les surplus de livres provenant de chaque communauté sont désormais gérés en interne, ce qui permet "leur valorisation optimale et la création supplémentaire d’emplois", souligne Valérie Fayard. Ils alimentent notamment la boutique en ligne Label Emmaüs, ouverte le 22 mars. Fonctionnant comme une place de marché solidaire, elle propose environ 30 000 volumes, du livre de seconde main aux ouvrages anciens ou rares. Un projet de formation des compagnons libraires, porté par Michel Frédérico, est également à l’étude, qui vise à perfectionner l’organisation et le rangement des points de vente. Le libraire de Pamiers aimerait aussi créer une base de données régionale pour les livres anciens afin "d’aider davantage les clients qui recherchent des ouvrages précis".
Cécile Charonnat
