Le 34e Festival International de la bande dessinée d’Angoulême (25/28 janvier 2007) verra rouge. Rouge comme ses comptes qui souffrent d’un déficit chronique (20 000 euros pour la dernière édition) et rouge comme l’affiche imaginée par Lewis Trondheim (Grand prix 2006, président du jury cette année), soit une rupture graphique comparée aux éditions précédentes.
Un nouvel élan
L’événement cherche à valoriser la création à travers des manifestations comme le dessin en direct (avec un concert de dessins ou des duels graphiques) ou ses expositions. L’Exposition universelle se veut un état des lieux exhaustif du secteur. Entre des hommages à Kid Paddle et Hergé, le FIBD annonce la création d’un espace manga de 500 m². Les dirigeants ont aussi décidé de rendre les prix « plus intelligibles pour le grand public », pour « l’aider à se retrouver dans la production. » Même si la sélection pour la compétition officielle reste pointue.
Lors de sa conférence de presse parisienne, Franck Bondoux, le nouveau directeur général du FIBD nommé en juin dernier a exprimé sa confiance : « C’est une étape déterminante et fondatrice – ou plutôt refondatrice –, car elle met en jeu la mobilisation immédiate de moyens importants (…). Elle ne constitue que le début d’un processus évolutif destiné à accroître la capacité opérationnelle du Festival, afin qu’il demeure dans les années à venir le premier vecteur d’expression et de communication de toute la bande dessinée. »
Insatisfactions malgré les ambitions
L’ambition de vouloir plaire au grand public a conduit le Festival à investir dans la construction de chapiteaux et l’augmentation du nombre d’infrastructures. Les organisateurs ont voulu constituer « la plus grande librairie de BD du monde » (10 000 m²), en réunissant tous les éditeurs sur un site unique. Le déplacement de leurs stands en périphérie de la ville déstabilise pourtant les éditeurs Beaucoup réduisent la dimension de leur stands et le nombre d’auteurs qu’ils invitent au Festival, dont ils redoutent de voir l’identité troublée, au risque qu’il ne perde de sa magie.
Conscient de sa fragilité, le FIBD dispose malgré tout d’un solide budget de 2,3 millions d’euros. Le Conseil général a récemment consenti une aide supplémentaire de 12 000 euros. L’enjeu est il est vrai essentiel pour Angoulême, qui se veut un pôle image de référence en Europe, mais qui est confronté à une concurrence toujours plus vive.
voir aussi article dans LH n° 670, 15.12.2006, p 10
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