Pour les seuls mois de mars et avril 2020, les pertes financières pour les auteurs sont ainsi évaluées à 3195 euros en moyenne en Occitanie ou à 2907 euros dans les Hauts-de-France. « Le plus critique en ce qui nous concerne est l’impossibilité de contacter et de rencontrer de nouvelles structures afin de pouvoir travailler dès la rentrée prochaine, ce qui est dramatique car notre activité constitue 80% de nos ressources », témoigne un collectif d’auteurs jeunesses des Hauts-de-France. Et l’incertitude en l’avenir reste totale pour la grande majorité des auteurs français, tant leur sort dépend des décisions de leurs éditeurs, des organisateurs de manifestations littéraire et plus globalement de l’Etat. Plus d’un tiers des auteurs déclarent ainsi sentir leur activité en danger pour l’année à venir.
Maisons d’éditions en difficulté
Des constats partagés par le reste de l’écosystème du livre à échelon local. Pour les petites maisons d’éditions indépendantes, peu structurées en régions et souvent trop petites pour être représentées par les organisations nationales comme le SNE, le bilan 2020 est amer. 88% des éditeurs interrogés constatent des baisses de commande, 81% sont contraints de reporter des projets de publications, et 75% ont été fortement touchés en tant qu’exposants sur des salons et festivals. « Le cumul des deux phénomènes met l’édition en grande difficulté. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, on estime une perte d’activité moyenne de 60% du chiffre d’affaires », peut-on lire dans l’étude de la Fill. Près de la moitié des éditeurs interrogés craignaient, au moment du premier confinement, pour la pérennité de leur maison. « Le besoin en fonds de roulement explose, nous n’avons plus aucune trésorerie et les perspectives pour la reconstituer sont à peu près nulles », s’alarme un éditeur de Bourgogne-Franche-Comté.
Du côté des librairies, le besoin de financement est la principale préoccupation soulevée. En région PACA, l’Agence régionale du livre (ARL-PACA) pointait en juin 2020 un besoin de financement moyen estimé à 70000 euros pour les librairies de la région, toutes catégories confondues. « Installé depuis 15 ans, j’avais un certains matelas financier, entièrement mobilisé pour combler le trou de chiffre d’affaires perdu pendant les deux mois de fermeture (du premier confinement ndlr). Je redémarrerai donc comme un débutant après la crise », s’alarme un libraire de Bourgogne.
Le reste de l’étude de la Fiil s’intéresse aux conséquences du confinement en région sur les manifestations littéraires, les bibliothèques mais aussi sur les « invisibles de la crise » et les solidarités interprofessionnelles. Elle est à retrouver dans le document lié à cet article.