Réunis vendredi dernier à Manosque, à l'occasion d'une édition des Correspondances qui battait déjà son plein depuis le mercredi, les membres du Relief (Réseau des événements littéraires et festivals) y ont tenu leur assemblée générale.

Sous la présidence de Pascal Jourdana, l'association constituée en mars dernier compte déjà une trentaine de membres représentant une vingtaine de structures (1) et s'apprête à examiner de nouvelles candidatures. Ce Relief-là a en effet pour vocation de rassembler les manifestations littéraires qui partagent les mêmes valeurs, en France comme à l'étranger, pour harmoniser leurs pratiques et élaborer “une charte du bon usage des événements littéraires de qualité”, comme l'explique Evelyn Prawidlo, l'une des adhérentes.

Le premier dossier à traiter - la rémunération des auteurs pour leur participation à ces rendez-vous littéraires - fait l'objet d'un quasi-consensus, même si toutes les manifestations n'ont pas encore le budget ad hoc. Sur la table de travail du Relief, la question des partenariats avec les médias, de plus en plus souvent payants pour ces organisateurs, sera bientôt débattue. Comme celle des relations avec le public, pour mieux le connaître.

Sur ce point précis, cette 13e édition des Correspondances aura servi de laboratoire. Emmenés par la sociologue Gisèle Sapiro, venue aussi débattre de la responsabilité de l'écrivain, cinq étudiants et une statisticienne étaient chargés d'une grande enquête (à base de questionnaires, d'observations et de reportage vidéo), dont les résultats ne manqueront pas d'intéresser tant les organisateurs que leurs bailleurs de fonds.

Quant aux nombreux auteurs invités à Manosque, ils furent eux aussi “en relief”, sur cette scène vivante de la littérature d'aujourd'hui qu'offrent les Correspondances, à l'image, pour la seule journée de vendredi, excusez du peu, de Véronique Ovaldé, en lecture musicale, de Carole Martinez, à l'enthousiasme communicatif pour évoquer son Domaine des murmures, en duo avec Diane Meur, ou de Jean Rolin, interviewé par Pascal Jourdana, également membre du comité de lectures des Correspondances. Restait encore à entendre les lettres de Grisélidis Réal, par l'actrice Dominique Reymond, excellente dans ce registre, ou à participer à un salon-rock tardif de Barbara Carlotti, entourée de deux musiciens, qui ne marquait pourtant pas la fin, pour les plus fervents des festivaliers, de la nuit manosquine...

(1) Les Correspondances de Manosque, Le Banquet du livre à Lagrasse, le festival du Premier roman de Chambéry, le Collège des traducteurs d'Arles, le Printemps du livre de Grenoble, la Fête du livre de Bron, etc.