Paire de dames. L'une naît en Italie et est surnommée l'orpheline de Florence mais aussi la duchessina, la « petite duchesse » car même si elle ne règne pas, cette nièce du pape dont les parents sont morts lorsqu'elle était en bas âge est l'une des héritières les plus fortunées de la Péninsule. L'autre voit le jour dans un palais sur les bords de la Tamise, et sa mère, que son père le roi voulait épouser, avait été la raison du schisme avec l'Église de Rome : née princesse, elle sera déclarée bâtarde à l'âge de 3 ans lors de la disgrâce maternelle avant de devenir elle-même reine d'Angleterre quelque deux décennies plus tard... La première, Catherine de Médicis est l'épouse d'Henri II et la mère des trois rois de France suivants, dont Charles IX, auprès duquel elle exerce le rôle de régente puis reine mère. Quant à la seconde, Élisabeth I^re, jamais mariée, dite « la reine vierge », elle incarne l'apogée et la fin de la dynastie Tudor qui s'éteindra avec elle... À la tête de deux nations traditionnellement ennemies, la paire de dames a un ennemi commun : l'Espagne des Habsbourg. Catherine la catholique et Élisabeth la protestante vont correspondre pendant des années, la « gouvernante de France » poussant même son plus jeune fils, François, duc d'Anjou, à demander la main de la souveraine anglaise. Sur fond de guerres de Religion, de massacre, d'exécutions... Estelle Paranque brosse un double portrait fascinant des deux femmes les plus puissantes du XVI^e siècle, modèles de pouvoir royal au féminin.