Libraire à l’Atalante, à Nantes, Gwenaël Le Bars, reconnaît de son côté ne pas avoir enregistré cette année de gros phénomènes de vente comme en 2012 avec Dernières nouvelles du Sud, signé par Luis Sepulveda et le photographe Daniel Mordzinski (Métaillié), dont 700 exemplaires s’étaient envolés, ou encore l'an dernier avec Etranges rivages, d’Analdur Indridason (également chez Métaillié), qui avait atteint également plusieurs centaines de ventes. Mais la librairie a eu droit à quelques belles surprises en vendant une soixantaine d'exemplaires de la Trilogie des guerriers du silence,de Pierre Bordage, récemment parue aux éditions de l’Atalante, et Un an dans les airs, de Nicolas Fructus, paru chez Mnémos à l’occasion de l’exposition Jules Verne organisée au printemps à Nantes.
Le bilan est également nuancé à la librairie La droguerie marine de Saint-Malo : « c’est un peu plus mou cette année, observe le gérant, Loïc Josse. Espérons que ce soit à cause du beau temps et pas parce que la crise des librairies est en train de se communiquer aux salons ! ». La librairie a cependant enregistré de très bonnes ventes du tome 1 du Moby Dick de Christophe Chabouté (Vents d’Ouest), distingué cette année par le prix des Gens de mer.
L’impact des prix décernés, des séances de dédicaces et de la participation des auteurs aux différentes manifestations reste en effet très important. « Le chiffre est un peu en baisse par rapport à 2013 et on a vendu plus de poches que les années passées, note Marie Boisgontier, gérante de librairie M’Lire de Laval. Mais nous avons eu de très belles rencontres et la chance que trois auteurs publiés chez Actes Sud soient primés ». M'Lire a ainsi réalisé d’excellentes ventes de La petite communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon (Prix Ouest-France Etonnants Voyageurs) et de Feu pour feu, de Carole Zalberg (Prix Littérature-Monde).
« Grâce à la qualité des rencontres, nous avons affaire à un lectorat très averti, qui a envie de rencontrer les auteurs », se réjouit Dominique Fredj, gérant de la librairie Le Failler, de Rennes, qui a vendu sur le salon 150 exemplaires du dernier livre de Yann Quéffélec, Désirable (Cherche Midi), une centaine du Transatlantic de Colum McCann (Belfond), et autant des Douze enfants de Paris de Tim Willocks (Sonatine). « Le festival attire un public de fidèles, passionnés et curieux de comprendre le monde qui les entoure », se réjouit Frédéric Tué, gérant de la librairie l’Odyssée de Saint-Malo, dont les temps forts ont été les dédicaces de Raymond Depardon et J.M.G. Le Clézio.
La librairie Au vent des mots, de Lorient, affiche, elle, une franche satisfaction : « nous avons dépassé nos objectifs de vente », se félcite la libraire, Pascale Perrot. La librairie a raflé la mise en particulier grâce à Joseph Boyden, l’un des deux lauréats du prix Littérature-monde décerné pendant le festival, dont les 350 exemplaires de Dans le grand cercle du monde (Albin Michel) ont été rapidement épuisés.
Les exposants formulent pourtant quelques petits bémols : d'une part la chaleur les a accablés durant les trois jours sous le chapiteau du salon, d'autre part l'organisation a manifesté quelques faiblesses. Surtout, les libraires s'inquiètent de rumeurs concernant un éventuel déménagement du salon l’année prochaine dans le nouveau pôle que constituera, près de la gare, la future médiathèque et le cinéma le Vauban.