Europe : les politiques de retour en librairie disséquées dans une étude
La Fédération européenne et internationale des libraires (EIBF) s'est penchée sur les politiques de retour en librairie dans sept pays différents dans une étude. Elle propose des pistes pour un système plus éthique et efficace.
Par
Léon Cattan Créé le
12.06.2023
à 17h14, Mis à jour le 26.06.2023 à 10h57
En librairie, le retour d'un livre à son éditeur peut permettre de minimiser les pertes financières et les dommages environnementaux. Mais il peut aussi engendrer des charges de travail et des coûts supplémentaires en logistique et en transport. La Fédération européenne et internationale des libraires (EIBF) s'est intéressée à cette problématique dans une étude parue en mai. Son objectif : mettre en lumière l'état du marché européen à travers un échantillon de sept pays (Lettonie, Luxembourg, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Slovaquie, Espagne et Suisse) afin de proposer des solutions éthiques et à moindre coût. Des données sur la France ont également été fournies par l'EIBF à Livres Hebdo.
Le processus de retour d'un livre- Photo EIBF
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Entre libraires, éditeurs et grossistes, plusieurs types de contrats
En moyenne, sont recensées deux à trois vagues de retour pars an. Elles interviennent dans des périodes de creux : après les vacances de noël, ou à la fin de l'été. La recherche identifie trois types de contrat entre les différents maillons de la chaîne : les accords de vente ferme, qui ne permettent pas les retours, les contrats de dépôt-vente, fréquents en Europe centrale et Europe de l'Est, et ceux qui autorisent les retours dans un temps limité, qui sont les plus fréquents. En France, les librairies disposent de trois mois à un an pour renvoyer des nouveautés, même si certains distributeurs sont plus flexibles.
18% de taux de retour : la France dans la moyenne
En 2022, l'Observatoire de la librairie a recensé un taux de retour de 18% en France. Si ce nombre a augmenté depuis 2021, il reste standard comparé à l'ensemble de l'échantillon. Antérieurement, de 2018 à 2020, le SNE fournit quelques chiffres : 10 800 tonnes de titres ont été réintégrés après avoir été retournés, 5 100 triés par l'éditeur, et 26 300 tonnes détruits.
En Espagne et aux Pays-Bas, sont pointés du doigt la surproduction de livres et le trop grand nombre de sorties. Ces deux phénomènes ont mené au pilonnage de deux millions de livres en 2021. De manière générale, l'EIBF décrie un manque de transparence de la part du secteur quant aux nombres d'ouvrages réellement détruits.
L'entraide est de mise
La Fédération a également observé que toutes les librairies n'étaient pas égales en matière de gestion des stocks et de rationalisation informatique. Alors que les chaînes peuvent accéder à des ressources facilitant les politiques de retour, les petites structures sont enjointes à collaborer au sein de réseaux internationaux.
« Il est évident que l’intégralité de l’industrie du livre doit fournir un effort collectif pour améliorer la situation : les éditeurs pourraient reporter la sortie des livres de poche, les libraires, disposer des livres invendus, et les distributeurs, développer des systèmes informatiques qui faciliteraient ces processus » propose la Fédération. Elle cite notamment le distributeur suédois Förlagssystem, qui s'est allié avec la base de données Bokinfo pour fusionner les informations rapportées par les librairies et celles des distributeurs.
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Par
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