Avec une légère hausse de 0,5%, à 669,4 millions d’euros d’après les statistiques douanières retraitées par la Centrale de l’édition, les exportations françaises de livres ont connu en 2017 une meilleure année que les précédentes. Depuis 2013, elles subissaient des tassements successifs après un pic en 2012. L’an dernier marque un coup de frein à la baisse, même si "on est plutôt sur une année stable que sur une croissance", tempère Olivier Aristide, le directeur général de la Centrale de l’édition. Cette dernière a observé dans les statistiques, pour les ventes de livres français en Pologne, en Turquie, dans les Emirats arabes unis et en Hongrie, des bonds inexplicables sur lesquels elle attend des précisions des douanes.
Succès en Allemagne
En Belgique, le principal marché de l’édition française hors de l’Hexagone, les ventes des éditeurs français se sont tassées l’an dernier (-0,6%) après une belle année 2016 (+2,6%). Elles ont aussi continué de reculer en Suisse (-3,3% en 2017 après une chute de 13% l’année précédente). Mais la stabilisation des exportations françaises de livres a été rendue possible par les hausses d’activité souvent fortes réalisées sur plusieurs autres des principaux marchés français à l’étranger. Les exportations se sont redressées au Canada (+2%). Elles ont continué de croître au Royaume-Uni (+2,1%) et en Espagne (+4,1%) et elles ont fait un bond en Allemagne (+8,8%), probablement grâce à l’invitation d’honneur de la France à la Foire internationale du livre de Francfort. Au total, l’an dernier, l’Union européenne a absorbé 46,2% des exportations françaises de livres contre 44,9% en 2016 grâce aussi à de belles progressions aux Pays-Bas (+9,4%), au Danemark (+43,5%), au Portugal (+2,5%), en Suède (+13%) et en Grèce (+12,5%). Par ailleurs, les ventes au Maroc, déjà en hausse de 3,1% il y a deux ans, ont encore crû de 5,7% l’an dernier.
Dégringolade en Algérie
Au Maghreb pourtant, l’activité continue globalement de s’effondrer (-13,6% après -11,7% en 2016) du fait de l’inexorable dégringolade de l’activité vers l’Algérie (-44%), tandis que la Tunisie reste fragile (-5,7%). Les exportations françaises au Liban sont stables (+0,5%), tout comme en Egypte (+0,4%). Elles connaissent une légère croissance en Afrique subsaharienne francophone (+1,8%) avec de belles progressions au Sénégal (+40,2%) et en Côte d’Ivoire (+7,2%) comme en Guinée, au Cameroun, au Burkina Faso, au Congo et au Togo. Mais, dans le subcontinent, "la librairie et plus largement le réseau de distribution restent fragiles", rappelle Olivier Aristide. En Afrique non francophone, l’activité a fait un bond de 19,5%, mais cette partie de l’Afrique n’absorbe pas plus de 0,2% des exportations françaises de livres.
En Amérique latine, en dépit d’une contre-performance au Mexique (-9,9%, après toutefois un saut de +19,4% l’année précédente) et grâce à une bonne année au Brésil (+14,3%) et en Colombie (+8%), l’activité se révèle mieux orientée en 2017 (+1,1%) qu’en 2016 (-3,3%). Elle a aussi repris en Haïti (+15,7%). Les résultats sont plus décevants en Asie et Océanie, où les ventes de livres français reculent de 2,3% en 2017. Elles pâtissent des reculs au Japon (-1,1%), à Hong Kong (-4,3%), à Taïwan (-22,8%), à Singapour (-26,7%), en Inde (-24,1%) et en Australie (- 8,2%). Deux bons chiffres pourtant: +7,6% en Chine et +31,9% en Corée du Sud.