L'affaire a déchaîné les passions sur les blogs et le réseau social Twitter. Le 17 février, François Bon, éditeur numérique (Publie.net) et écrivain, a dû retirer de la vente la nouvelle traduction du Vieil homme et la mer d'Hemingway qu'il avait réalisée et proposait en format numérique. Gallimard, qui en détient les droits de traduction en français, avait en effet demandé aux diffuseurs numériques de retirer l'ouvrage considéré comme une "contrefaçon ». Sur Internet, les soutiens à François Bon et les attaques contre Gallimard ont afflué. L'affaire est révélatrice des conflits actuels autour du droit d'auteur qu'exacerbe le numérique, mais le droit donne tort à François Bon. "Aux Etats-Unis comme dans toute l'Union européenne, les oeuvres sont protégées jusqu'à 70 ans après la mort de l'auteur », rappelle l'avocat Emmanuel Pierrat à Livreshebdo.fr (20 février). L'oeuvre d'Hemingway tombera dans le domaine public le 1er janvier 2032. "La contestation n'est donc plus que politique, économique ou littéraire ; mais en rien judiciaire », souligne Emmanuel Pierrat, qui ajoute : "Peu importe au final que l'éditeur français de la version papier détienne les droits d'édition numérique du Vieil homme et la mer. A partir du moment où cette oeuvre est toujours protégée, en France comme dans son pays d'origine, la vraie question est de savoir si celui qui entend publier une nouvelle traduction est autorisé par les ayants droit américains à le faire (que Gallimard dispose ou non des droits !). »
F. Bon/Gallimard : un conflit révélateur
Selon l'avocat Emmanuel Pierrat, juridiquement, l'écrivain n'avait pas le droit de publier sa nouvelle traduction du Vieil homme et la mer, même en numérique.