Georges Chaulet, le créateur de Fantômette, est mort le 13 octobre à l'âge de 81 ans, a annoncé son éditeur Hachette Jeunesse. Il était l'auteur de plus de 150 livres pour la jeunesse, «pleins de calembours et d'inventions jubilatoires».
Fantômette a fait les beaux jours de la «Bibliothèque rose» avec 52 titres parus et 15 millions de volumes vendus. La première aventure de la justicière masquée au collant noir et à la tunique jaune, dont le juron favori est «Mille pompons», est parue en 1961. Hachette Jeunesse a publié en 2011, pour fêter ses cinquante ans, Les secrets de fantômette, présentant son univers, la naissance des personnages (dont les incontournables Ficelle et Boulotte), un entretien avec l'auteur, ses illustrateurs, sa vie en dessin animé, en série télé et sur le net. On y lit aussi un inédit dans lequel Fantômette lutte toujours contre d'infâmes bandits et vit sa première histoire d'amour.
Cette super-héroïne, féministe avant l'heure, a marqué des générations de lecteurs et de lectrices. «Fantômette était une héroïne extraordinaire pour la petite fille que j'étais, une féministe avant l'heure, et qui me faisait rêver. Quel joli nom, aussi. Je dois autant à Fantômette qu'à Marguerite Duras, c'est-à-dire beaucoup, puisque c'est avec mes premiers livres que j'ai compris que je voulais écrire» a témoigné Marie Darrieussecq.
Né en 1931 à Paris, Georges Chaulet a passé un an au Caire à l'âge de 4 ans avant de revenir en région parisienne. Il a commencé à écrire à 15 ans «des romans de style «Série noire» forts à la mode», a fait des études d'architecture à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris interrompues par un service militaire «cauchemardesque» en Allemagne de 1952 à 1954. Il décide à son retour de devenir écrivain et voit le premier tome de la série Les 4 As, son premier livre pour la jeunesse publié en 1957 par Casterman. «Il aimait aller à la rencontre de ses lecteurs, comme il le faisait tous les ans au Salon de Montreuil, puis partir sur la pointe des pieds, une boussole à la main pour retrouver sa voiture» raconte dans son communiqué l'équipe de la «Bibliothèque rose», «très émue par sa disparition».