Lundi, la conférence intitulée de manière un peu provocante "Faut-il encore des bibliothécaires ?" a suscité un véritable raz-de-marée. Dans une salle vite bondée, les participants étaient assis par terre ou massés debout à l'entrée, anxieux d'écouter ce que les spécialistes pouvaient leur prédire de leur avenir. C'est cependant un métier en profonde mutation, mais pas menacé de disparaître, qu'ont évoqué les intervenants.
LES BIBLIOTHÈQUES RECRUTENT
Anne-Marie Bertrand, directrice de l'Ecole nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques (Enssib), a rappelé la diversité des compétences, techniques, relationnelles, managériales, nécessaires aujourd'hui à la profession, et Dominique Arot, doyen de l'inspection générale des bibliothèques, a prédit le développement des activités liées à l'apprentissage tout au long de la vie et aux animations culturelles. Marie-Christine Pascal, chargée de mission au ministère de la Culture, a souligné le poids des bénévoles dans le monde de la lecture publique (73 000, contre 36 300 agents territoriaux, en 2008), tout en précisant qu'en France jamais un professionnel n'avait été remplacé par un bénévole. "Malgré la crise, le secteur des bibliothèques recrute", a rassuré Dominique Arot.
Si la salle de conférences de l'espace Biblidoc, où se déroulaient de nombreuses rencontres pour les bibliothécaires, n'a pas désempli pendant les quatre jours du salon, la plateforme Biblidoc elle-même, créée pour la première année au Salon à destination des fournisseurs de bibliothèques, n'a accueilli que sept exposants contre les trente attendus. Une déconvenue commerciale pour les organisateurs. Pour les exposants, le bilan est très mitigé : "L'affluence aux débats aurait pu nous amener des clients, constatait un responsable du Bureau van Dijk, dont le stand jouxtait la salle, mais en réalité nous servions plutôt d'annexe..."
Les bibliothécaires, attirés en nombre par la riche programmation, se sont montrés passionnés par les débats mais déçus de la mauvaise coordination des conférences. Dans l'espace Biblidoc, la salle était bien trop petite pour accueillir les participants alors que celle de Nota Bene, où se déroulaient d'autres conférences sur les bibliothèques, faisait au contraire rarement le plein.