L’image est dans tous les médias et sur tous les réseaux. Les deux chevilles entravées par des menottes sur un lit d’hôpital, Baktash Abtin lit un livre. Emprisonné depuis septembre 2020, le poète dissident au régime iranien a succombé ce 8 janvier au Covid-19, après un transfère tardif à l’hôpital de Téhéran.

Iran : l'écrivain dissident Baktash Abtin est mort du Covid-19 en prison https://t.co/VdBncf9OHd pic.twitter.com/gNRsJfAGfG

— FRANCE 24 – Moyen-Orient (@F24MoyenOrient) January 8, 2022

Le poète avait été arrêté en 2016 alors qu’il participait à la cérémonie de commémoration des intellectuels tués en 1999 par le renseignement iranien. Trois ans plus tard, il est condamné pour « rassemblement et collusion contre la sécurité nationale » et « propagande » contre la République islamique. Une peine de six ans d’emprisonnement qu’il purgeait dernièrement dans la prison d’Evin.

Le décès de l’iranien de 48 ans a suscité un vif émoi dans la population. Lors de son enterrement le 9 janvier, des manifestants ont scandé des slogans contre le régime iranien tels que « Mort au gouvernement meurtrier ». L’Association des écrivains iraniens ainsi que Reporters sans frontières ont également désigné le régime iranien comme responsable de la mort du poète. Pour ces derniers, en mettant dix jours à le transférer, les geôliers de la prison d’Evin ont empêché Baktash Abtin d’accéder aux soins et donc entrainé sa mort.