Après la Tunisienne Willis from Tunis en 2016, la Turque Ramize Erer en 2017, c’est au tour de l’Iranien Kianoush Ramezani, alias Kianoush, de recevoir le Prix « Couille au Cul » qui récompense le « courage artistique » annonce le communiqué des organisateurs.
L’académie salue « son courage et sa persévérance face à la république des mollahs peu encline à l’autodérision. »
Kianoush, artiste militant et réfugié politique, explique : « Je crois à la liberté d’expression totale. Sans limites. Sans exception. On peut tout dessiner. On a le droit de tout dire, de provoquer, voire d’insulter. Et si quelqu’un se sent blessé, il peut saisir la justice. C’est le fonctionnement normal de la démocratie. »
Né en 1973 à Rasht au nord de l’Iran, il a été contraint de quitter son pays pour la France le 1er décembre 2009, après avoir apporté son soutien artistique et politique au mouvement vert iranien qui dénonçait la fraude électorale du clan Ahmadinejad. Aujourd’hui, ses caricatures sont publiés dans Courrier International, The Guardian, Arte, Iran Human Rights, etc.
En 2015, il a fondé l’association internationale United Sketches qui milite pour la liberté d'expression et apporte son soutien aux caricaturistes en exil. Il a été Président du jury du Prix international du dessin de Presse organisé avec le Mémorial de Caen, United Sketches et Siné mensuel . Lors de son discours TEDx en 2014, il avait choisi comme sujet « Cartooning : l'art de danger », quelques mois avant l'attaque terroriste contre Charlie Hebdo.
Il est l'auteur du livre Journal intime de la Terre (Amazon Kindle).
A Angoulême cette année, dans le Off, il y avait une exposition qui lui était dédiée cette année. Ce samedi 27 janvier, il participe aussi à une conférence « Dessiner sous la férule des mollahs » animée par Didier Pasamonik d’ActuaBD.