Le "off" d'Avignon, le plus grand marché de spectacle vivant en France, a enregistré une baisse de fréquentation de 15% en juillet par rapport à l'édition pré-pandémie de 2019, selon des estimations des organisateurs dévoilées jeudi 28 juillet. Cette manifestation théâtrale, qui se produit parallèlement au festival d'Avignon, a réuni cette année plus de 1500 spectacles, soit le même niveau qu'avant la crise sanitaire.
Si l'association "Avignon Festival & Compagnies" (AF&C), qui gère l'événement, ne dispose pas de chiffres globaux --les théâtres n'ayant pas remonté toutes leurs données-- un de ses co-présidents, Harold David, a estimé à "15% la baisse de la fréquentation par rapport à 2019", avec environ 255 000 spectateurs contre 300 000. En revanche, un record a été battu pour la vente de places en ligne sur "Ticket'Off", la billetterie solidaire (116 000 places contre 99 000 en 2019). Cela a permis de reverser 116 000 euros aux artistes bénéficiaires du "fonds de soutien à la professionnalisation", un dispositif mis en place pour apporter une aide aux salaires des artistes.
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Au niveau des cartes d'abonnement public, 13% des porteurs ont entre 12 et 25 ans, un chiffre que le "off" espère améliorer. La moyenne d'âge du festivalier du "off" reste élevée, à 50 ans. Le "off", créé en 1966 quelques années après le festival d'Avignon, s'est développé pour devenir l'un des plus grands festivals indépendants de spectacle vivant au monde. Mais certains lui reprochent aussi d'être devenu une "jungle" en raison du trop-plein de spectacles – souvent peu diffusés par la suite —, sans compter le sous-paiement d'un bon nombre d'artistes.
Pour le co-président de l'AF&C, Laurent Domingos, ce n'est toutefois "pas le nombre de compagnies qui compte, mais le fait qu'elles puissent avoir une expérience à Avignon, qu'elles soient bien accompagnées, mieux préparées et puissent diffuser leur spectacle après", estimant qu'il s'agit de l'un des principaux chantiers de l'association. Fin mai, un rapport de la Cour des Comptes s'est inquiété de la faible diffusion du spectacle vivant en France, malgré une offre abondante.