Si en 2010, l'une des principales critiques faites à l'événement était sa difficulté à faire venir les amateurs de cuisine, c'est cette année chose faite. Le Festival du livre culinaire affiche 8 000 visiteurs pour son édition 2011, contre 5 000 l'an dernier. D'abord, grâce à une vraie campagne de publicité, avec affichage dans le métro et partenariats avec Marmiton.org, Elle à table ou encore Cuisine TV. Mais aussi grâce à l'abaissement du prix à l'entrée, passé de 8 euros en 2010 à 5 euros cette année.
«L'affluence était beaucoup plus importante que l'an dernier, ce qui nous a permis d'épuiser tous les livres que nous exposions à notre stand», se réjouit Anne Schapiro-Niel, directrice des relations extérieures chez Marabout, le premier éditeur de livres culinaires en France. «Les animations ont très bien marché, plus de cent personnes étaient par exemple présentes pour l'atelier macaron de José Maréchal» [qui a publié Le Macaron, chez Marabout, à l'automne 2010].
Un galop d'essai avant Londres
L'objectif de l'événement est double : «Il s'agit à la fois de faire un salon professionnel et grand public», indique Taya de Reyniès, directrice du salon. Ainsi, 105 éditeurs exposants étaient présents, en provenance de 30 pays différents. Pour la plupart, l'objectif affiché était la vente et l'achat de droits.
«Ce salon a sa place, c'est un galop d'essai avant celui de Londres, où il faut aller très vite. On a pu toucher des éditeurs étrangers qu'on voit habituellement à Londres ou à Francfort dans un contexte plus détendu», affirme Pierre-Jean Furet, directeur éditorial chez Hachette Pratique. Avis partagé par Charline Martin, assistante éditoriale aux Editions de l'Epure, qui tenaient également un stand : «Le fait que le salon soit spécialisé permet d'entrer plus facilement en contact avec les professionnels du secteur». Pour Emmanuel Jirou-Najou, directeur général des éditions Alain Ducasse, «ce salon est plus européen, moins anglo-saxon que ceux de Londres et Francfort, et donne plus de visibilité à des éditeurs indépendants». Celui-ci regrette cependant l'absence de grands éditeurs anglosaxons comme Quadrille (qui publie le chef Gordon Ramsay).
Difficile au lendemain du festival de tirer un bilan des contacts pris, mais Hachette Pratique, qui a présenté une quinzaine de projets en avant première, affirme avoir vu une quinzaine d'éditeurs par jour. «Dans quelques mois il sera possible de mesurer l'impact exact en terme de ventes et d'achats de droits, mais on peut dire que le grand public a suivi, ainsi que les contacts professionnels. C'est un salon qui a désormais sa place», estime pour sa part Caroline Bourrus, responsable de la communication chez Phaïdon. Un bémol ? «La signalétique : l'emplacement du salon, situé tout au fond de la cour du CentQuatre, n'était pas bien indiqué», estime Pierre-Jean Furet.