Dès son ouverture, le festival Racines de ciel a cette année rendu hommage à sa cofondatrice, la comédienne, romancière et essayiste Ysabelle Lacamp, disparue en juin 2023. En 2009, avec Mychèle Leca, actuelle directrice et conceptrice de ce festival, elle lance l’association Via Grenelle à Ajaccio avec l’objectif d’y organiser des rencontres littéraires. À partir de 2016, ces dernières se dérouleront au palais Fesch et, dès 2020, seront l’occasion de remettre un prix du livre d’art, aujourd’hui devenu une référence. D’emblée, des auteurs de premier plan répondront présents à l’invitation du festival littéraire, à l’instar de Pierre Assouline, Benjamin Stora ou Boris Cyrulnik.
Pour sa nouvelle édition, du 19 au 23 juin - après un quinzième anniversaire marqué par un focus appuyé sur la collection « Ma nuit au musée » créée par Alina Gurdiel aux éditions Stock – « Racines de ciel » a mis à l’honneur l’Italie, pays invité du festival. Dans ce contexte, la thématique « Une troublante familiarité » a donné la parole à des auteurs corses et italiens afin de percevoir la « manière dont on vit la beauté en Corse et en Italie, dont on appréhende les arts, l’écriture, et, au-delà, l’existence en général depuis ces deux territoires », comme le précise Mychèle Leca.
Conversation inaugurale entre Pierre Assouline et Angelo Rinaldi
Pour plusieurs jours de rencontres autour de ce sujet, le festival s’est ouvert sur une conversation inaugurale entre le journaliste et romancier Pierre Assouline et l’académicien Angelo Rinaldi, originaire de Bastia.
Dans la grande galerie du palais Fesch – musée des Beaux-Arts d’Ajaccio, les échanges ont notamment réuni des personnalités aussi diverses que l’écrivain Claude Arnaud, la journaliste Ariane Chemin ou une autrice grecque venue évoquer la Méditerranée, Ersi Sotiropoulos. Point d’orgue de « Racines de ciel », le festival estival s’inscrit en réalité dans une riche programmation à Ajaccio, avec un certain nombre de rendez-vous disséminés tout au long de l’année : parmi eux, des rencontres avec des écrivains accueillis par des médiateurs, des « Masterclass » organisées à destination des jeunes collégiens et lycéens, des journées professionnelles du livre, un atelier d’écriture créative ou encore la cérémonie de remise du prix du livre d’art.
Le prix du livre d’art pour Mathilde Falguière-Léonard, Céline Grenaud-Tostain, Jean-Sébastien Macke et Bruno Martin
Dévoilé à l’occasion des rencontres littéraires de « Racines de ciel », le cinquième prix du livre d’art a donc été attribué samedi à Emile Zola et la photographie. Une page d’amour de Mathilde Falguière-Léonard, Céline Grenaud-Tostain, Jean-Sébastien Macke et Bruno Martin (Editions Hermann). Doté d’un montant de 3 000 euros et porté par la Ville d’Ajaccio, il distingue un ouvrage dans le domaine de l’histoire de l’art, susceptible de s’adresser à un large public et de proposer une approche originale d’un thème, d’une œuvre ou d’un champ.
Le prix du catalogue d’exposition a, quant à lui, été décerné à l’ouvrage Le Sceptre et la Quenouille. Être femme entre Moyen Age et Renaissance (Musée des Beaux-Arts de Tours, In Fine éditions d’art), sous la direction d’Elsa Gomez et Aubrée David-Chapy. Enfin, en partenariat avec le pass Culture, le prix du livre d’art des jeunes a récompensé Les Jardins de Versailles. 1623-1715 de Jacques Moulin (In Fine éditions d’art). À l’issue de la remise de prix, une table ronde autour de la thématique de l’édition 2024 du festival – « Troublante familiarité » - a par ailleurs donné la parole à un certain nombre de membres du jury présents à Ajaccio.