Objet de discussions et de réunions multiples depuis plus de deux ans, et d'une loi taillée sur mesure, le projet de numérisation des livres indisponibles du XXe siècle a été présenté pour la première fois devant un large public, par une dizaine d'intervenants, le 8 novembre dernier, lors des 9es Assises du livre numérique. Les premiers titres numérisés devraient être disponibles d'ici à un an, a annoncé le président de la commission numérique du SNE, Alban Cerisier (dont la claire synthèse est publiée sur le site du syndicat). Régis Habert, chargé de mission au Cercle de la librairie, qui va créer avec la Caisse des dépôts une filiale d'exploitation (sans vente directe), a indiqué que le calendrier pouvait être susceptible d'ajustement, en raison de la complexité et de l'innovation complète de ce programme. Il implique les auteurs, les éditeurs, la BNF et les pouvoirs publics, a rappelé Rémy Gimazane, chef du département de l'économie du livre au ministère de la Culture. Réponse française au gigantesque plan de numérisation de Google Livres, qui ne demandait rien à personne, ni autorisation ni argent, ce programme encadre juridiquement la remise sur le marché, sur une dizaine d'années, d'environ 500 000 livres toujours sous droits d'auteur, mais épuisés. C'est toutefois au prix d'une quarantaine de millions d'euros, budget non précisé lors de cette présentation, pour l'essentiel avancés sur fonds publics, qui pourront être remboursés sur un échéancier de douze à quinze ans. Les droits seront gérés par une société collective paritaire, rôle que la Sofia se propose d'assurer sans prélever de frais, a souligné Florence Piriou, sous-directrice de cette organisation qui rassemble déjà éditeurs et auteurs, lesquels attendent au moins la moitié des recettes espérées, ajoute Jean-Claude Bologne, président de la Société des gens de lettres. Le modèle économique repose sur les abonnements des bibliothèques à cette librairie numérique, mais surtout sur le grand public, selon l'étude préalable au projet, a expliqué Sylvie Marcé, vice-présidente du SNE. Et la BNF recrute l'équipe nécessaire à sa partie du travail, a mentionné Arnaud Beaufort, DGA de l'institution.