ÉDITO par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Photo OLIVIER DION

Qui Nicolas Sarkozy voulait-il secourir en proposant aux éditeurs et aux libraires qu'il recevait à déjeuner à l'Elysée, vendredi 13 janvier, de se regrouper pour racheter la Fnac ? Les éditeurs qui craignent de perdre près de 18 % de leur chiffre d'affaires avec le naufrage d'un de leurs principaux clients ? Son ami Arnaud Lagardère, dont la filiale Hachette Livre est comme d'autres particulièrement soucieuse de préserver la pluralité du réseau de distribution du livre pour ne pas se retrouver aux mains d'Amazon ? Ou son autre ami François-Henri Pinault, qui a annoncé il y a deux ans et demi que la Fnac était à vendre et qui peine, depuis, à lui trouver un repreneur ?

Le livre n'est pas le plus touché par les difficultés de cette enseigne, aujourd'hui contrainte de supprimer 510 postes, dont 310 en France. Mais le secteur n'avait pas besoin de cette nouvelle menace.

On espère en tout cas voir encore longtemps dans les 80 magasins de la Fnac des jeunes assis par terre en train de lire des bandes dessinées, comme s'en targuait l'enseigne il y a quelques années dans un film promotionnel.

A la veille du 39e Festival de la bande dessinée d'Angoulême, notre dossier témoigne des efforts des éditeurs pour renouveler ce secteur, victime de son succès et de la surproduction qui l'a accompagné.

2012 devrait être une année phare, avec un nouveau Titeuf - tiré au moins à 1,8 million d'exemplaires en septembre prochain - mais avec aussi de nouveaux Blake et Mortimer, Lucky Luke ou Spirou et Fantasio. Surtout, à l'instar du cinéma, la bande dessinée multiplie désormais l'adaptation de romans ou d'essais à succès. On verra ainsi arriver dans les mois prochains une transposition en BD des Chroniques de Nicolas Ier de Patrick Rambaud et de La vie secrète de Marine Le Pen de Caroline Fourest... Des atouts pour la Fnac comme pour l'ensemble du marché du livre.

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