La fermeture de la quasi-totalité du parc des magasins physiques du groupe à partir de mi-mars pour lutter contre la pandémie de Covid-19 a entraîné une baisse des ventes, en mars, d’environ 30%, après une croissance en janvier/février de +2,8% malgré la poursuite des grèves en France et un raccourcissement de la période des soldes.
Pour atténuer la chute de mars, le groupe a cependant pu compter sur ses plateformes digitales qui ont permis d’absorber un doublement des ventes e-commerce sur les 15 derniers jours de mars et les premiers jours d’avril. Les ventes sur Internet ont augmenté de près de 19% au cours du trimestre, et de plus de 100% au cours des 15 derniers jours du mois de mars.
Géographiquement, le marché France-Suisse affiche des ventes en baisse de -8,5% en données publiées et de -11,1% en données comparables, pour atteindre 1,206 milliard d’euros. La péninsule ibérique enregistre un chiffre d’affaires de 140 millions d’euros, en recul de 7,3% en données publiées et de 9,8% en données comparables. Enfin, la zone Belgique-Luxembourg affiche une baisse de son chiffre d’affaires de 2,6% en données publiées et de 3,5% en données comparables, à 144 millions d’euros.
Un plan de continuité sans accros
Dans le communiqué, Enrique Martinez, directeur général du groupe, se félicite d'avoir évité les pièges dans lesquels son concurrent Amazon s'est enfermé, au point d'être contraint par la justice de fermer ses entrepôts: "Grâce à notre préparation et à la mobilisation des équipes, Fnac Darty a pu, dès la mi-mars, s’adapter à la fermeture des magasins dans l’ensemble de ses pays, et y être pleinement opérationnel comme acteur e-commerce et de services. Face à la nécessité de prendre des décisions particulièrement lourdes, la qualité du dialogue social au sein du groupe et l’engagement des collaborateurs nous ont permis d’être au rendez-vous des attentes de nos clients, et de leur permettre ainsi de mieux vivre cette période."
Le groupe assure poursuivre ce plan de continuité pour assurer la santé et la sécurité des collaborateurs comme des clients, en fournissant le meilleur service possible et la réaffectation rapide des ressources du groupe pour renforcer les capacités digitales et assurer la poursuite de ses activités de services (SAV, livraisons...).
Le premier prêt garanti par l'Etat pour une entreprise française
Il met aussi en place un prêt garanti par l’Etat de 500 millions d’euros afin de renforcer significativement sa liquidité, un plan de réajustement des coûts avec la mise en œuvre d’activité partielle pour 80% des effectifs en France, compte tenu de la fermeture des magasins, et révise à la baisse son plan d’investissements. Enfin, il propose de renoncer au versement du dividende de 1,50 euro par action au titre de l’exercice 2019.
Le prêt garanti par l'Etat à hauteur de 70% aura une maturité d’un an, avec option d’extension de cinq ans. Fnac-Darty souligne qu'il a été soutenu par l’ensemble de ses banques partenaires françaises: Arkea, BNP Paribas, Bred, CIC, Crédit agricole CIB, La Banque Postale, LCL, Natixis et Société générale. Crédit agricole CIB a coordonné l’opération. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a déclaré: "Je me félicite de la conclusion de ce prêt garanti par l’Etat de 500 M€ au bénéfice de Fnac Darty, le premier que l'Etat français octroie à une grande entreprise française."
Dans ce contexte, Fnac-Darty a déjà annoncé ne plus être en mesure de confirmer ses objectifs 2020, soit une légère croissance du chiffre d’affaires et du résultat opérationnel courant par rapport à 2019. Fnac-Darty précise que "l’amplitude de l’impact sur les activités du groupe en 2020 dépendra de la durée du confinement, de la capacité du groupe à poursuivre la livraison à domicile, et du rythme de reprise de la consommation post-confinement. A date, le groupe n’est donc pas en mesure de mettre à jour ses objectifs 2020, et à moyen terme".