Vendredi 4 novembre, 17h30, Halle Georges Brassens à Brive-la-Gaillarde. Antoine Gallimard ne coupera pas seul le ruban d'inauguration de la 30e édition de la foire du livre. A ses côtés, François Hollande, décontracté et assailli par les journalistes. Près d'une heure durant, l'éditeur et le président du Conseil général de Corrèze vont tenter de se frayer un chemin dans la foule compacte pour arpenter les allées du salon à la rencontre des auteurs et des libraires, posant main sur l'épaule pour les photographes. C'est ensemble aussi qu'ils monteront sur l'estrade pour lancer officiellement les festivités, accompagnés de Philippe Nauche, le député-maire de la ville.
Solennel, Antoine Gallimard, président de Brive cette année, a rappelé l'importance de la manifestation considérée comme : « un événement majeur de la vie littéraire française, qui permet de créer un rapprochement vital entre éditeurs, auteurs et lecteurs. ». Il a profité de l'instant pour officialiser son soutien politique à François Hollande en déclarant : « J'espère qu'il sera notre prochain président et je l'invite fortement à nous rendre visite au salon du livre de Paris. Puisque l'actuel n'a jamais eu le temps de venir nous y rencontrer... »
Sensible à l'argument, François Hollande, a déclaré au micro son amour de la littérature, son attachement à l'édition française et son admiration pour la maison Gallimard, rajoutant avec humour : « J'avais le choix entre aller à Cannes (où se déroulait le G20) ou à Brive. J'ai préféré venir à Brive ! »
Samedi matin, 10 heures, parvis de la Halle Brassens. Alors que des partisans de Jean-Luc Mélenchon distribuaient des tracts, et vendaient le Programme du Front de Gauche (Librio), les Hollandistes et autres curieux faisaient déjà la queue sous la pluie. A l'aise dans son fief corrézien, le candidat à la présidentielle a assuré deux longues séances de signature de son dernier ouvrage Le Rêve Français (Privat) et écoulé une bonne partie des 600 exemplaires commandés pour l'occasion par la Maison de la Presse.
Mais si l'homme politique a focalisé une partie de l'attention du public, il n'a pas éclipsé le trio Signol, Nothomb, Chattam, venus dédicacer leurs ouvrages au même moment créant un embouteillage monstre dans les allées de la foire pendant plusieurs heures.
Foule de prix
Loin de l'agitation de la foule, de nombreux prix ont été remis ce week-end à Brive. Emmanuel Carrère, a reçu des mains de Laure Adler le prix de la langue française, pour Limonov (P.O.L.) déjà primé par le Renaudot.
Le grand prix de poésie de l'académie Mallarmé a été décerné à la poétesse lyonnaise Annie Salager, pour l'ensemble de son oeuvre.
Christian Oster s'est vu remettre le prix La Montagne-Terre de France pour son roman Rouler (L'Olivier).
Les lecteurs de la Ville de Brive ont couronné Blandine Le Callet pour La ballade de Lila K (Stock).
Et le prix 12/17 est revenu à Elise Fontenaille (Le garçon qui volait des avions, Le Rouergue) et Richard Couaillet (Contre courants, Actes Sud) ainsi que celui de l'album jeunesse à Janik Coat (La surprise, Ricochet).