3 MAI - ROMAN Suisse

Dans le désopilant Allmen et les libellules (Bourgois, 2011), Martin Suter nous présentait un personnage raffiné et fauché : Johan Friedrich Allmen. L'esthète suisse avait connu des jours meilleurs et se voyait obligé de jouer les détectives à cause de ses mauvais penchants pour le chapardage. Le revoilà aujourd'hui, toujours aussi chic et fauché, dans un deuxième volet de ses savoureuses aventures.

Que l'on se rassure, Allmen peut à nouveau compter sur l'aide précieuse de Carlos Santiago de Leon. Natif du Guatemala, de petite taille, ce travailleur clandestin économe lui sert d'homme à tout faire et de jardinier. Les acolytes ont fondé Allmen International Inquiries, une agence qui espère réussir une percée mondiale. Pour l'heure, ils doivent déjà partir à la recherche d'un diamant vendu trente millions de livres - soit quarante-cinq millions de francs suisses - et volé ensuite pendant une réception.

Les soupçons se portent sur un dénommé Artiom Sokolov. Le Russe s'est hélas volatilisé dans la nature. Il n'habite plus à l'adresse indiquée, a résilié l'abonnement de son téléphone portable. Enquêteur rusé, Allmen le retrouve, très blanc et très maigre, dans un luxueux hôtel sur la Baltique. Où Sokolov ne quitte pas des yeux son ordinateur, ne s'adonne pas tellement à la baignade et ne semble pas insensible au charme du détective amateur. Si Allmen est un ancien élève de Charterhouse, un internat huppé, il se décrit comme "hétérosexuel invétéré". Vanessa, une rousse au corps laiteux qui s'ennuie manifestement avec son mari, ne le laisse pas indifférent...

Le lecteur, lui, s'amuse à suivre un personnage qui a appris "à ne pas rougir et à ne jamais pâlir". Un "fumeur non pratiquant" qui voyage avec son costume anthracite, ses valises Vuitton vintage, sa malle culturelle. Malle contenant des livres, deux haut-parleurs, un iPod plein d'opéras, de symphonies, de rock et de jazz !

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