Google Editions sera d'abord lancé aux Etats-Unis

Abraham Murray ©Frankfurt Book Fair

Google Editions sera d'abord lancé aux Etats-Unis

La librairie numérique du moteur de recherche américain démarrera d'ici la fin de l'année sur le marché américain avec environ 400 000 titres, et se développera à partir de 2011 en Europe.

Par Hervé Hugueny
avec hh, à francfort Créé le 15.04.2015 à 21h52


“Google Editions sera lancé d'ici la fin de l'année, d'abord aux Etats-Unis”, a indiqué sans plus de précision Abraham Murray, responsable produit chez Google Livres, lors d'une conférence donnée au forum Tools of Change for Publishing (TOC), le 5 octobre à Francfort, la veille de l'ouverture de la foire.

Le démarrage dans les autres pays suivra l'an prochain, en Europe en commençant par le Royaume-Uni, et avec un ou plusieurs autres pays, a-t-il indiqué à l'issue de sa présentation.

La librairie numérique du moteur de recherche devrait ouvrir avec quelque 400 000 titres du marché américain, a ajouté Abraham Murray, qui n'avait pas d'information concernant les ouvrages disponibles pour les autres bassins linguistiques.

15 millions de livres numérisés


En revanche, il a actualisé le nombre de livres numérisés dans la base Google Livres, qui compte maintenant 15 millions de références. Fin 2009, le moteur de recherche révélait avoir numérisé 12 millions de livres.

Abraham Murray a également présenté le logiciel de lecture de ces futurs livres numériques, d'un design sobre, dont la particularité sera de s'insérer dans un navigateur, et qui permettra entre autres la recherche à l'intérieur du texte, le redimensionnement des caractères, ou la lecture à partir d'une version en fac-similé du livre d'origine, etc.

Google Editions sera lancé avec les éditeurs membres du programme Partenaire, au nombre de 35 000 actuellement dans le monde, et qui ont confié quelque deux millions de leurs titres à la base, où ils sont pour le moment en simple consultation.

En France, le principal adhérent du programme Partenaire en nombre de titres est L'Harmattan. Le Petit futé, ou Michelin, sont également des contributeurs importants, à côté de nombreux éditeurs de sciences humaines, notamment parmi les presses universitaires. Aucune maison d'un grand groupe n'a en revanche signé d'accord.

Une plateforme de distribution ouverte à tous

Cette future librairie numérique sera aussi une plateforme de distribution ouverte à tous les libraires indépendants, chaînes, sites spécialisés, revendeurs de quelque nature qu'ils soient, y compris Amazon ou Apple, a bien rappelé le responsable produit du moteur de recherche.

C'est le schéma présenté depuis le début de l'annonce de lancement de ce projet, l'an dernier également au Forum Tools of Change à Francfort, pour une ouverture qui était alors programmée avant l'été 2010.

Entre-temps, Google a signé un accord de partenariat avec la Fédération des libraires indépendants aux Etats-Unis (ABA). “Tous les libraires intéressés n'ont qu'à nous envoyer un mail, nous sommes prêts à travailler avec eux”.

En France, une demi-douzaine de sites spécialisés, de chaînes ou de librairies de premier niveau sont déjà présents sur Google Recherche de livres, sous forme d'un lien renvoyant vers leur site les internautes désireux d'acheter un livre papier découvert sur le moteur de recherche.

Dialogues, à Brest, est le plus avancé dans la maîtrise des diverses ressources de Google, en utilisant notamment son outil de feuilletage de livres numériques.

Google n'a pas fourni d'explication sur les raisons du retard d'un des rares projets sur lesquels il a pris un engagement d'ouverture.

La mise en place du modèle d'agence

“La mise en place du modèle d'agence aux Etats-Unis a compliqué l'organisation de ce programme”, a juste mentionné Abraham Murray, à l'issue de sa présentation.

Le modèle d'agence, équivalent du contrat de mandat en France, s'est imposé sur le marché américain à la suite d'un bras de fer entre quelques grands groupes d'édition, dont Hachette Livre, et Amazon.

Il laisse à l'éditeur la maîtrise du prix de vente, et interdit les rabais. “Nous le respecterons là où il est appliqué”, a déclaré sans enthousiasme le représentant de Google. Il s'est par ailleurs montré moins précis dans les différentes options de taux de remise aux revendeurs qui avaient été annoncées auparavant.

Pour le reste, il a repris ce que le moteur de recherche explique depuis un an sur l'objectif de cette future librairie : diffuser des livres via tous les canaux numériques possibles, directement ou via tous les revendeurs intéressés, lisibles sur tous types de support, et dont l'accès sera garanti à l'internaute une fois qu'il les aura achetés, où qu'il se trouve, et sa vie durant.
15.04 2015

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