L'humoriste et chroniqueur de France Inter Guillaume Meurice et la linguiste, écrivaine et dramaturge Nathalie Gendrot, cosignataires du Fin mot de l'histoire. 201 expressions pour épater la galerie (Flammarion), ont assigné en justice les éditions Le Robert, qui devaient initialement faire paraître l'ouvrage mais y avaient renoncé. Une première audience au tribunal judiciaire de Paris se tiendra le 15 juin.

Le livre devait s'appeler Le Fin mot de l’histoire de France en 200 expressions et sortir le 29 septembre 2022, mais Le Robert, filiale d'Editis et donc de Vivendi, qui appartient à Vincent Bolloré, y avait renoncé dans les jours précédant la parution, sans indemniser les auteurs. Guillaume Meurice réclame 8 000 € pour le préjudice financier et Nathalie Gendrot, 10 000 € à ce même titre. Ils réclament également 30 000 € solidairement pour le préjudice moral qu'ils auraient subi tous deux.

« Il appartient à la justice de dire quelles sont les conséquences de la censure d'un ouvrage », a affirmé dans un communiqué à l'AFP Élise Van Beneden, l'avocate des deux auteurs. D'après l'assignation, après une discussion entre les éditeurs et les auteurs pour valider le texte en principe terminé, le directeur général de la maison d'édition Charles Bimbenet avait écrit à Guillaume Meurice mi-septembre, lui annonçant qu'il avait « été décidé de suspendre sa parution » le temps qu'il modifie certains passages.

Dans leur assignation, l'humoriste et sa co-autrice estiment que « la motivation réelle de cette résiliation se trouve dans l'intervention d'un actionnaire qui ne supporte pas la critique », à savoir Vincent Bolloré. Dans le livre, l'humoriste, chroniqueur sur France Inter, se moque de grandes entreprises (Louboutin, Dassault Aviation, Monsanto, Deliveroo), de l'industriel et homme d'affaires Vincent Bolloré, de l'ancien PDG de Renault Carlos Ghosn, et de la politique du gouvernement en matière d'éducation.

Aucun porte-parole des éditions Le Robert n'était joignable pour commenter l'affaire.