A 2,038 milliards d'euros, dont 6 % relevant du livre numérique, le chiffre d'affaires de Lagardère Publishing (Hachette Livre) a reculé en 2011 de 5,9 % en données brutes et de 4,4 % à données comparables, indique, mardi 7 février, le groupe Lagardère dans un communiqué livrant les premiers éléments de son bilan annuel.

Hors du contre-coup des succès antérieurs des livres de Stephenie Meyer (la saga Twilight), encore sensible au premier semestre et dans une moindre mesure pendant l'été, « la baisse du chiffre d'affaires n'aurait été que de 0,3 % à données comparables », précise le communiqué.

La branche édition de Lagardère affiche « de bonnes performances en France dans l'éducation (+ 2,4 %, tirée par la réforme du lycée) et dans la littérature générale (+ 2,4 %) », indique le groupe, qui ne précise pas toutefois le niveau d'évolution de son activité dans l'Hexagone.

Résultats à l'étranger

A l'étranger, où Lagardère Publishing/Hachette Livre réalise plus des deux tiers de son chiffre d'affaires, l'activité a progressé en 2011 de 1,1 % en Espagne grâce au secteur scolaire, mais « l'année a été marquée dans les pays anglo-saxons par la croissance du livre numérique, et par les difficultés rencontrées par certains distributeurs (faillites de Borders aux états-Unis et de REDgroup en Australie) », note Lagardère.

« Aux états-Unis et au Royaume-Uni, le livre numérique représente respectivement 20 % et 10 % du chiffre d'affaires Adult trade à fin décembre 2011 » alors qu'« en France, le lancement de nouvelles liseuses numériques est intervenu à l'automne, mais n'a pas encore fait décoller le marché de façon significative », complète Lagardère.

Quatrième trimestre 2011

Le communiqué du groupe précise aussi le bilan de sa branche édition au quatrième trimestre 2011 : l'activité d'Hachette Livre a diminué de 3,4 % en données brutes et de 3,8 % à données comparables, à 537 millions d'euros.

Sur les trois derniers mois de 2011, en France, l'activité distribution a progressé de 2,4 % et Larousse de 2,6 %, mais la littérature générale est en recul (- 7,7 %) en dépit du succès de certains titres comme la biographie de Steve Jobs ou le dernier roman de Delphine de Vigan ; par ailleurs, le secteur scolaire subit le contre-coup des succès « atypiques » de la fin 2010. Au Royaume-Uni, le chiffre d'affaires connaît également une baisse (- 4,5 %) « qui s'explique essentiellement par des conditions de marché plus difficiles à l'international » qui n'ont pas été compensées dans l'« adult trade ».

Aux états-Unis en revanche, l'activité est en forte progression au 4^e trimestre (+ 12,8 %) grâce à la parution de nouveautés à succès (The Best of me, de Nicolas Sparks ; Seriously...I'm kidding, d'Ellen DeGeneres).

Résultats globaux de Lagardère

Au total, le groupe Lagardère affiche sur l'année un chiffre d'affaires de 7,657 milliards d'euros, en baisse de - 3,9 % en données brutes et de - 0,2 % à données comparables, le décalage s'expliquant essentiellement par la cession de la presse magazine internationale, qui fait reculer le CA de Lagardère Active à 1,441 milliards d'euros (- 21 % ; + 1,3 % à données comparables).

L'activité de Lagardère Services atteint 3,724 milliards d'euros (+ 4 % en brut, + 2 % en comparable) ; celle de Lagardère Unlimited (sport) 454 millions d'euros (+ 14,5 % en brut, + 6,2 % en comparable). Dans l'attente de la publication de ses résultats complets le 8 mars prochain, le groupe Lagardère prévoit pour 2011 un Resop (Résultat opérationnel courant des sociétés intégrées) en baisse de 5 à 12 %.