L'aventure de ce livre original commence en 2000 lorsque Blandine Le Callet, mère de deux enfants, entreprend de leur lire, chaque soir, quelques pages de Harry Potter à l'école des sorciers, premier volume de la saga du petit sorcier, le personnage de l'Anglaise J.K. Rowling, auteure encore inconnue, que sa consœur française considère aujourd'hui comme « une magicienne ». La suite est bien connue. Les aventures de Harry ont fait le tour du monde, contées en une heptalogie romanesque, trois essais, une pièce de théâtre, de nombreux textes mis en ligne sur deux sites Internet, sans parler des produits dérivés.
Comme elle est aussi professeure de latin à l'université (elle a fait sa thèse sur Rome et les monstres), Blandine Le Callet s'était vu réclamer par ses étudiants de consacrer des cours à l'exploration et à l'explicitation des sources, allusions, clins d'œil au latin figurant dans la saga. Ce à quoi elle s'est prêtée de bonne grâce, jusqu'à se prendre au jeu, puis à viser à l'exhaustivité.
Pas mal d'années plus tard, elle livre à ses enfants devenus grands, à ses étudiants passés ou présents, et, plus largement, à tous les moldus que nous sommes, une encyclopédie à la fois érudite et chaleureuse, admirative et plaisante, où elle revisite l'œuvre de J.K. Rowling dans sa perspective thématique : montrer que l'univers de Harry Potter s'inspire de l'Antiquité gréco (un peu)-romaine (surtout).
Cela court d'Abraxan, nom d'une race de chevaux ailés, dérivé d'Abraxas, jusqu'à Augustus Worme, l'éditeur d'Obscurus Books, en passant, par exemple, par la sinistre famille Malefoy, dont le nom est forgé avec les français « mal » et « foi », deux mots venant bien sûr du latin. Un coup de griffe, peut-être, aux Normands de Guillaume le Conquérant qui envahirent l'Angleterre et soumirent les Saxons.
Tout y est, on le voit, dans cette somme. Et même un petit bonus. Valentine Le Callet, la cadette de la fratrie, qui n'avait pas eu droit à ses lectures des Harry Potter et s'en était plainte à l'époque, orne aujourd'hui chaque tête de chapitre de l'encyclopédie maternelle d'un dessin fantastique, gothique, tout à fait dans le ton, obscurans.
A noter qu'en 2015 un Américain, Richard A. Spencer, avait déjà publié un Harry Potter and the classical world, qui a ouvert un pan de l'exégèse rowlingienne.
Le monde antique de Harry Potter
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Tirage: 6 000 ex.
Prix: 25 euros ; 560 p.
ISBN: 9782234086364