A Hong Kong, île constituant une région administrative spéciale de la Chine, les libraires peuvent légalement vendre des livres interdits dans le reste du pays. Mais les libraires qui vendent des livres interdits sur le continent se sentent menacés et prennent actuellement des mesures d'auto-censure.
L'une des plus grandes chaînes de librairies de Hong Kong, Page One, a ainsi retiré de ses rayons les livres estimés trop "politiquement sensibles", connus sous le nom de "jinshu" ("livres interdits"), alors que le mystère sur le sort des cinq éditeurs disparus s'approfondit dans l'ancienne colonie britannique.
En novembre dernier, l'Union internationale des éditeurs (UIE) s'était publiquement alarmée de la disparition de cinq éditeurs de Hong Kong, soupçonnés d'être détenus par les autorités chinoises. Le président de l'UIE, Richard Charkin, avait exprimé son inquiétude concernant leur sécurité :
"S'ils ont été arrêtés, il s'agira d'un autre exemple de la campagne gouvernementale chinoise qui vise à faire taire la dissidence à Hong Kong".
Depuis les manifestations de 2014, Hong Kong est sous haute surveillance du gouvernement chinois malgré son statut politique spécial négocié lors de la rétrocession de la ville par les Britanniques, en 1999.