Angéline Seux, responsable du rayon imaginaire à la librairie Les Volcans (Clermont-Ferrand)

Quelles tendances observez-vous dans votre rayon ? Aujourd'hui, la romantasy apparaît incontournable...

Angéline Seux : La romantasy monte en effet très fort, avec un grand nombre d'éditeurs qui s'efforcent de conquérir des parts de marché. C'est un flux difficile à travailler car la production est énorme, avec beaucoup de titres qui se ressemblent et qu'on peine pour cette raison à mettre en avant. Mais il y a aussi des séries proposées par des éditeurs installés comme De Saxus, Hugo ou Bragelonne qui se vendent très bien.

Plusieurs éditeurs indépendants signalent des mises en place plus réduites pour les livres d'imaginaire « traditionnels » (science-fiction, fantasy et fantastique)...

Il nous faut en effet absorber l'offre de romantasy ! Nous avons aujourd'hui deux tables de romantasy/fantasy à la librairie, mais qui sont en réalité constituées à 90 % de romantasy. La fantasy traditionnelle a aussi son public, mais essentiellement via des auteurs classiques (Tolkien, Le Guin...) ou très installés (Martin, Hobb, Jordan, Sapkowski...) alors que les nouveautés peinent à trouver leurs lecteurs. Il y a heureusement des exceptions, comme la série Le cycle de Syffe de Patrick K. Dewdney au Diable Vauvert. On note aussi un certain engouement pour la cosy fantasy, un nouveau sous-genre qui semble prometteur.

La romantasy a-t-elle sa place au rayon imaginaire ?

C'est une vraie question. Nous réfléchissons à revoir l'aménagement du rayon en associant davantage la romantasy à la romance. Les passerelles sont évidentes tant les deux genres sont voisins et certains best-sellers comme la série Hadès & Perséphone de Scarlett St. Clair (Hugo) sont d'ailleurs déjà vendus chez nous en romance.

Outre la romantasy, vous avez parlé de la fantasy. Comment se portent la science-fiction et le fantastique ?

Le rayon SF est au fond du magasin, un peu caché. Il tourne aussi beaucoup sur les valeurs sûres, à savoir les livres d'Alain Damasio et Liu Cixin, ou encore Dune, de Frank Herbert, qui bénéfice depuis deux ans de la sortie des adaptations de Denis Villeneuve. C'est plus compliqué en revanche pour les nouveaux auteurs. Certains éditeurs se sont lancés dans de nouvelles collections comme Le Bélial' avec Une heure lumière, qui propose des textes courts et inédits des meilleurs auteurs et autrices francais et anglo-saxons, avec des couvertures très soignées. Argyll vient d'ailleurs de reprendre le concept avec sa nouvelle collection RéciFs. Quant au fantastique, à l'exception des auteurs connus et reconnus comme Neil Gaiman ou Stephen King, c'est un genre pas ou peu présent dans les nouveautés éditoriales, même si on note un retour de la littérature vampirique avec, notamment, L'empire du vampire de Jay Kristoff chez De Saxus, ou Bride, le nouveau roman d'Ali Hazelwood chez Milady, une autrice qui rencontre un large succès depuis la parution de The Love Hypothesis (Hauteville).

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